Les quatre phases de la relation d’emprise, ou le scénario du mélodrame pervers

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Jusqu’à maintenant, j’ai beaucoup parlé du pervers narcissique seul et de sa personnalité, mais il est essentiel de prendre aussi en considération l’autre protagoniste de l’histoire : la cible choisie par le pervers.

Je n’aime pas utiliser le terme de « victime » trop fréquemment, car je ne suis pas favorable à la « survictimisation » non plus. Oui, les pervers narcissiques font des victimes et occasionnent beaucoup de dégâts psychiques et moraux. Mais, je ne veux pas non plus encourager la polémique en ce sens : « Bouh ! Le méchant PN qui fait du mal à la pauvre victime ». Attention, je ne suis pas en train de remettre en cause le statut de victime des personnes ayant été la cible d’un pervers … loin de là, ayant moi-même été prise pour cible. Mais, je veux juste rappeler qu’une fois qu’on a pris conscience de ce statut de victime, il ne faut pas s’enfermer dedans.

Pour cette raison, je préfère employer le terme « proie », car il sous-entend le côté prédateur du PN. Et encore, sincèrement, ce mot ne me satisfait pas totalement ! Oui, le pervers narcissique s’inscrit dans une stratégie de prédateur, mais comme le dit Christel Petitcollin dans son livre, « prédateur » est un peu inquiétant et diabolisant. Alors qu’un PN, en réalité, c’est plus proche d’une mauviette lâche qui n’a pas grand chose dans le pantalon, ou encore du « morveux sournois » adulte mais immature 😀 (encore une fois, merci Christel Petitcollin pour le « morveux sournois »)

Peut-être que l’anagramme de « proie » : poire, serait moins diabolisant, en référence à l’expression « être une bonne poire ». Mais je ne voudrais pas non plus froisser des personnes qui pourraient penser que je les tourne en dérision et sous-entends que les victimes de PN sont naïves … alors que ce n’est pas du tout mon but. Surtout que, je le répète, j’ai moi-même été prise pour cible, donc je sais très bien à quel point cette expérience est douloureuse. C’est juste que, même vis-à-vis de moi-même, j’arrive à faire de l’autodérision, un peu, et donc personnellement, ça ne me dérange pas d’admettre que j’ai été naïve et crédule à une époque. Maintenant, cette époque est révolue, donc je le vis bien 🙂

Je m’arrête quand même sur le terme « proie ». Je m’excuse par avance si je le répète souvent.

Edit : pour ne pas trop répéter le mot « proie » qui ne me satisfaisait pas totalement, je vais alterner un peu avec le terme « cible ». Ce dernier sous-entend que le pervers narcissique repère une cible, mais que cette cible a ensuite son propre rôle à jouer, de façon active. Contrairement au terme « proie », qui sous-entend que la proie est d’emblée immobilisée par le prédateur, de façon passive. Les deux, « proie » et « cible », sont justes ; après, c’est une question de point de vue.

De ce fait, j’ai pensé qu’il serait intéressant de répondre à ces questions : comment le/la PN s’y prend-il/elle pour rendre sa cible si dingue de lui/elle ? Comment l’emprise se met en place, et se renforce sur le long terme ?

A mon sens, on peut dénombrer quatre phases distinctes mais qui peuvent se chevaucher entre elles. Ce n’est jamais simple de délimiter clairement les différentes phases d’une telle relation. Cela dit, il y a bien une évolution et une escalade de la violence perverse au fil du temps, qui permettent de distinguer ces phases.

1) La phase de repérage de la cible, et la prise de contact.

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Dans la majorité des cas, c’est le pervers narcissique qui repère la personne qui lui semble être potentiellement intéressante et manipulable … En tout cas, au vu de la majorité des témoignages que j’ai pu lire, c’est souvent le cas. La plupart des victimes de PN disent que, quand elles y réfléchissent bien, cette personne n’était pas du tout leur genre à la base, et qu’elles ont même montré beaucoup de réticence face à cette personne. Or, quand on résiste à un PN, ça l’excite encore plus … il y voit comme un défi à relever, donc il ne va pas lâcher l’affaire comme ça.

En fait, le pervers narcissique aime les challenges et les proies « difficiles ». Ainsi, il prêtera peu d’intérêt à une sorte de « groupie » (ou potiche) qui lui court après désespérément et sans aucune réserve. Il préfère sentir la résistance et l’hésitation chez une proie potentielle. Il va donc plutôt sélectionner des profils « compliqués », par exemple : une femme qui a des soucis personnels à ce moment de sa vie (séparation, divorce, deuil …), une jeune femme vierge et candide, une femme lesbienne ou bisexuelle, une femme croyante et pratiquante dont la religion interdit de se marier avec quelqu’un hors de sa communauté … etc. Ce type de profils va lui permettre de se présenter en sauveur ou en séducteur, et il trouve là une corde parfaite sur laquelle jouer pour mettre en place sa manipulation. Bien sûr, il est possible que la cible présente plusieurs de ces profils en même temps, et là, le challenge est encore plus motivant et grisant pour le PN.

Lorsque la perverse narcissique est une femme, et la proie un homme, on retrouve des aspirations similaires du côté de la prédatrice.

toulesbisounuagePour repérer une proie, il va sans dire que les sites de rencontre et les réseaux sociaux sont le terrain de chasse (et de jeu) des PN. Pas que des PN, d’ailleurs ; par extension, c’est aussi le terrain de chasse des séducteurs en tout genre. Mais bon, là n’est pas le sujet. Les PN « branchés high-tech » utilisent les sites de rencontre ; comme ça, ils peuvent chasser de nouvelles proies, installés confortablement devant leur écran. Ça fait peur, dit de cette façon, mais c’est la réalité de certains hommes et de certaines femmes. Comme dirait l’autre, « Qu’est-ce-que tu croyais, c’est pas le pays des Bisounours ! ». Ah ça, non, l’univers du pervers, ce n’est pas le pays des Bisounours …

Les PN moins « branchés high-tech », ou alors les PN geeks mais qui ont décidé de sortir de chez eux, peuvent aussi chasser dans la vie réelle, et donc il n’y a pas de règle. Internet ou vie réelle, cela n’est pas une caractéristique PN. Chaque individu a sa stratégie.

Le pervers narcissique cherche surtout une personne qu’il va pouvoir manipuler, et sur laquelle il va pouvoir déverser toute sa haine, sa frustration, ses conflits internes, ses problèmes personnels … mais ça, au début, il ne le dit pas ! Et ce n’est pas non plus marqué sur une étiquette fournie avec lui, ni sur son front. Vous pensez bien, s’il dévoilait dès le départ son vrai visage et ses véritables intentions, toutes les femmes prendraient la poudre d’escampette … et ça ferait moins « prince charmant », lui qui veut à tout prix paraître wonderful (merveilleux) au premier abord.

vautour croque-mortAinsi, une fois une proie appétissante repérée, le pervers narcissique va passer au stade supérieur : il va aborder cette cible, virtuellement ou réellement. Il est un peu comparable à un vautour qui tourne, tourne, tourne dans le ciel, puis fond instantanément et subtilement sur une proie peu méfiante. Par effet de surprise, celle-ci ne réagira pas forcément, et si elle manque de clairvoyance, il est certain qu’elle écoutera parler le PN et se laissera embobiner.

La différence entre un vautour et un PN, c’est que le vautour attaque frontalement sa proie le temps d’un éclair, alors que le PN ne fait pas cela du tout, au début. En fait, il se montrera comme un vautour séduisant (oui, c’est paradoxal), et d’ailleurs ne montrera pas du tout ce côté vautour à première vue. Comme je dis souvent, en parlant des PN, c’est très sournois ces bêtes-là 😉

Toute cette phase de repérage se passe donc uniquement du côté du pervers narcissique. Les phases suivantes font intervenir le second protagoniste de l’histoire : la cible.

2) La phase de séduction.

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Cette phase commence dès l’instant où le PN a repéré sa cible, et a établi un premier contact. En général, la phase de séduction s’étend sur plusieurs mois, au vu des témoignages de victimes. Après, cette durée varie en fonction de la personnalité de la cible et du contexte.

La séduction est une forme de manipulation, quelque part ; mais elle n’est pas moralement répréhensible dans notre société, la séduction est admise et tolérée comme étant « normale ».

Le pervers narcissique est un « expert » en séduction, si on peut dire. Il mise vraiment sur son pouvoir de séduction, car c’est ce qui va lui permettre de faire baisser la garde de sa proie maintenant désignée. D’ailleurs, pour ceux et celles qui l’ont déjà vécu, un PN en mode séduction n’a pas froid aux yeux, comme on dit, et ne doute vraiment de rien … Ce qui peut charmer au départ, mais au bout d’un certain temps, cela devient exaspérant.

Même si ça fait seulement quelques semaines que les deux protagonistes se connaissent, le PN n’hésite pas à offrir de superbes cadeaux trop romantiques, par exemple ; ou encore, à parler de bébé et de mariage ! Tout dépend de la personne qu’il a en face de lui, puisqu’il s’adapte à chaque interlocuteur tel un caméléon. Le PN capte les rêves de sa cible, puis lui fait miroiter ces rêves. Il sait faire de belles promesses et de beaux discours : de superbes mirages qui se volatiliseront une fois la phase de séduction achevée. Ces promesses serviront bien souvent de carotte pour faire avancer l’âne, mais ce dernier va très souvent rester sur sa faim … Rappelons que ce n’est qu’une expression imagée, et qu’un âne est tout de même très intelligent 😉 Même si PN semble persuadé du contraire et prend l’autre pour une cruche, la cruche pourrait bien un jour lui éclater à la figure 😀

Ainsi, à première vue, le pervers narcissique apparaît à sa proie comme une personne charismatique, mystérieuse, et envoûtante … Le PN use et abuse de son charme, dans le but que sa proie tombe raide dingue amoureuse et/ou béate d’admiration devant lui.

Ça marche, ou ça ne marche pas. Parfois, les PN se prennent des vestes quand ils usent trop lourdement de leur drague de bac à sable, bien sûr, ne vous inquiétez pas. Une femme un peu trop clairvoyante, et le pervers est vite démasqué. Cela dit, la plupart des femmes croient encore au prince charmant, et malheureusement, cette vieille histoire peut bien leur jouer des tours. Ce n’est pas uniquement de la naïveté ; cela peut être, par exemple, à une période de leur vie, une envie de passion et de sensations fortes, ou une trop forte dépendance à l’amour. Et paf, la cible idéale pour un PN.

On pourrait presque dire que le pervers sait ensorceler, et maîtrise une sorte de magie noire, maléfique … cette idée peut paraître exagérée, et pourtant, on n’en est pas loin. Le magnétisme qui s’opère entre un PN et une cible réceptive, est franchement aliénant et déroutant pour celle-ci.

Le souci, c’est que cette séduction est dès le départ programmée pour être unilatérale, c’est-à-dire du côté PN … Lui qui fait une allergie à l’intimité et à la proximité, il ne se laisse pas séduire par sa proie (même s’il fait croire le contraire, au début), et n’accordera jamais sa confiance, jamais. C’est lui qui mène la danse, tout le temps. Ainsi, il maquille les apparences dès le départ ; il n’hésite pas à mentir sur lui-même, sur son passé et sur son présent pour enjoliver la réalité. Il s’invente une vie, en fait.

Pendant ce temps, il amène sa cible à se confier en se montrant amical, empathique et enjoué. La cible, se sentant de plus en plus en confiance, commence à lui raconter sa vie en long, en large et en travers, hypnotisée par le charme maléfique de PN. Et voilà comment PN prend des informations, et note bien ce que sa proie lui confie sur elle, pour le réutiliser plus tard. Il faut croire que les PN ont très bonne mémoire, car ils se souviennent parfois de détails croustillants oubliés par les autres. On dit qu’ils créent des « dossiers » dans leur tête, pour s’en servir à l’avenir contre sa proie.

Lors de cette phase de séduction, commence à se mettre en place le triangle dramatique de Karpman : victime – bourreau – sauveur. Dans une telle relation d’emprise, il est toujours présent, et j’y reviendrai probablement dans un futur article. Le PN et sa cible alternent chacun tour à tour ces trois rôles, comme un jeu inconscient.

Le PN en mode séduction, bien sûr, ne joue que les rôles de sauveur et de victime, pas encore celui de persécuteur. Ainsi, il se présente en sauveur, avec des beaux discours dans le genre « Je suis là pour toi, maintenant, fais-moi confiance. Je vais t’aider à régler tes problèmes personnels. ». De plus, il se présente aussi comme une victime, que la vie et les autres ont fait souffrir : « J’ai eu une enfance, une adolescence difficiles … J’ai été gravement malade … J’ai perdu la personne que j’avais de plus cher au monde … Mes ex sont toutes des méchantes mégères, des folles … ».

Ensuite, le mélodrame peut commencer.

3) La phase de mise sous emprise.

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Cette phase s’entremêle avec la précédente, car l’emprise commence à se refermer quand la séduction du PN fait effet sur la victime.

L’image ci-dessus est intéressante, car elle montre bien que « l’arnaque » débute maintenant … La femme du dessin réalise qu’elle est enfermée dans une cage, mais elle ne sait pas quoi faire.

La technique du pervers narcissique est bien plus subtile que ça, et la prison ne se voit absolument pas, elle est même invisible.

Ainsi, dans cette phase, il va commencer progressivement à montrer son vrai visage, mais seulement par petites touches imperceptibles. Lorsque le pervers sent que sa cible lui témoigne de l’intérêt et s’englue dans une certaine dépendance affective pour lui, il va commencer à tester les limites de sa cible. Au fil du temps, il n’aura de cesse de repousser ces limites, toujours plus loin, mais il sait instinctivement où s’arrêter précisément pour ne pas aller trop loin avec l’autre.

De cette façon, il s’opère une véritable fusion entre le pervers et sa proie … L’individualité de la victime est peu à peu niée, les limites entre elle et le PN sont brouillées. La proie finit par baser son identité et son sentiment de soi (le fameux ego et ses faux-semblants) sur cette relation.

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Il arrive même que le PN lâche certaines paroles ou confessions trahissant son côté pervers, mais en général, ces détails passent quasiment inaperçus tant la cible est émerveillée et anesthésiée par l’euphorie passionnelle du début … Ce n’est que des mois, des années plus tard que la cible prendra conscience de l’ampleur de la supercherie, et qu’elle se souviendra de ces détails qui pourtant, l’avaient interpellée. Mais à l’époque, elle n’avait pas su mettre de mots sur ce léger malaise.

C’est ce que Scarlett, ma « voisine » de blog, appelle « l’avertissement caché » dans 20 traits pour identifier un pervers narcissique et s’en protéger. Pour vous donner un exemple, il s’agit de ce genre de phrases (voir photo) : « J’suis pas prêt de te lâcher, là ! 😛 Au contraire 😛 J’vais me nourrir de toi […] ». Vous remarquerez les smileys fréquents, le style théâtral et enfantin avec les « J’suis », « J’vais », et les sauts de ligne intempestifs. Sur le moment, on bloque vraiment sur l’expression … mais on laisse passer, on se dit « C’est son humour, un peu spécial certes, mais ce n’est pas grave, puisque je l’aime. ».

Un autre exemple, cela peut être : « Tu sais, je ne suis pas quelqu’un de bien, au fond … Tu devrais te méfier de moi, et tu devrais peut-être partir … Peut-être que je te fais souffrir, peut-être que tu es en prison avec moi … » ; avec ce type de paroles, le pervers narcissique teste sa cible. Le message limpide est « Pars, si je te fais du mal ». Bien sûr, il bluffe … dans son esprit tordu, il prêche le faux pour savoir le vrai, en quelques sortes. « Pars, si je te fais du mal » est faux dans sa tête, il veut juste voir la réaction de sa cible à ces paroles. Et, dans mon cas, j’avais répondu : « Mais arrête, tu n’es pas comme ça, je ne peux pas croire que tu sois si horrible que tu le dis … alors je reste, parce que je t’aime. ». Résultat, oui je suis restée, et il m’aura fallu quelques années pour constater de mes propres yeux que si, il disait vrai, et encore il est bien plus sadique qu’il ne le prétendait …

fcee8ce0Bref, arrivé à ce stade, l’emprise est bel et bien en place, et la cible ne veut/ne peut plus partir. Elle n’en est même plus capable, car elle est déjà paralysée, prise dans cette toile d’araignée gluante, mais elle ne le sait pas encore. Le pervers fait tout pour maquiller les apparences, il est très fort dans le domaine de l’illusion. C’est un très bon magicien, mais un magicien qui pratique la magie noire.

La prochaine étape, c’est l’instrumentalisation de sa cible, qui va devenir un objet et non plus un sujet.

4) La phase de destruction, via le harcèlement moral.

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Je pense que la descente aux enfers commence réellement ici. Cette phase peut aussi se chevaucher avec la phase n°3, et sa durée varie toujours en fonction de la personnalité de la cible, de sa capacité de résistance et du contexte.

A partir du moment où l’emprise est bien verrouillée, le pervers narcissique se dit « C’est dans la poche ! », ni plus ni moins, et va prendre sa proie pour acquise. Le mode séducteur se fera beaucoup plus rare, voire quasi inexistant. Au fil du temps, il continuera à tester et repousser les limites de l’autre ; la violence psychologique et le harcèlement moral vont se mettre bien solidement en place, et ce quasiment au quotidien. Mais, la violence perverse est sournoise et insidieuse, presque souterraine, ce qui la rend difficilement perceptible pour la personne qui la subit. Tout est sous-entendus, petites piques assassines, mots acérés comme des couteaux, silences pesants. La violence du pervers narcissique est ainsi faite.

Il lui arrive de « disjoncter », parfois, et ce surtout lorsqu’il ressent que sa cible a peur de lui … Il me semble que c’est un fort sentiment de peur ressenti par l’autre, qui provoque le plus souvent les crises de rage et de violence plus marquée chez le pervers. Mais, parfois, une simple remarque ou résistance de sa cible pourrait éventuellement le faire devenir violent.

Je reviendrai sur la violence du pervers narcissique, probablement dans un futur article. Tout ce qu’il faut retenir, c’est que le PN peut devenir violent matériellement et physiquement (jeter ou casser des objets, bousculer l’autre … etc). Mais son but à travers ces gestes est plutôt d’intimider et de soumettre sa proie, car il ne sait pas faire autrement sur le moment. Ces réactions sont plutôt instinctives, à mon sens, bien qu’on puisse se demander si elles sont préméditées. Je pense que ce qui peut être prémédité, ce sont les situations créées par le pervers pour pousser l’autre à la faute ; sa violence déclarée semble non calculée.

Lors de cette phase dite de « destruction », le pervers va donc définitivement considérer sa cible comme un objet, un faire-valoir. Il en fera même souvent un complice et un bon petit soldat, bien dressé à lui obéir au doigt et à l’œil. A ce stade, la cible sert presque de « dépotoir » ou « poubelle psychique » pour le PN, qui va déverser sur elle toute sa haine, sa frustration, ses conflits internes, ses problèmes personnels … tout ce qu’il a de négatif en lui.

La proie et le pervers narcissique sont ainsi « connectés ». On peut parler d’un système de vases communicants, fonctionnant selon ce principe : le pervers donne à sa proie tout le négatif, et la proie donne au pervers tout le positif. Ce sont des mécanismes inconscients, et à mon sens, ni la cible ni le PN n’en ont conscience sur le moment.

Je me suis amusée à faire un schéma pour représenter l’échange entre ces deux protagonistes et illustrer ce principe des vases communicants. Vous pouvez cliquer sur l’image pour agrandir. Admirez au passage mon don pour le dessin, surtout les bonhommes niveau maternelle 😀

Schéma vases communicants PN/proie

Cela reste schématique, mais ça permet de bien comprendre ce qu’il se passe entre ces deux-là … J’ai choisi le bleu pour le côté « froid » = « négatif » correspondant au PN, et le rose pour le côté plus « chaud » = « positif » correspondant à la proie. Juste pour signifier que la cible a souvent bien plus de ressources vitales que le pervers, qui lui, est construit sur un certain vide émotionnel et affectif.

Les éléments que l’un et l’autre s’échangent ici sont une liste non exhaustive, mais ce sont les éléments principaux. Le pervers narcissique a pour caractéristique de « se défendre de toutes douleur et contradiction internes et de les expulser pour les faire couver ailleurs » (RACAMIER, Les perversions narcissiques). Ainsi, c’est en sa proie qu’il les expulse et les fait couver, par un mécanisme de projection.

Pendant ce temps, la cible projette aussi quelque part, mais d’une façon différente en général ; elle projette sur le pervers, un Idéal. C’est-à-dire qu’elle idéalise le pervers, et qu’elle ne le voit pas tel qu’il est, mais avec l’Idéal qu’elle a du « prince charmant », par exemple. Même si la réalité prouve que cet Idéal n’existe pas, la cible se voile la face grâce à un mécanisme de déni de LA réalité.

Quant au pervers narcissique, il a lui aussi recours au déni, mais plutôt, un déni de SA réalité. A mon sens, il se rend encore moins compte des dysfonctionnements de son mode relationnel, que sa cible … Celle-ci voit bien que son partenaire a des problèmes personnels et psychologiques, qu’il a un comportement anormal et étrange, mais elle lui trouve des excuses. La cible est même prête à se remettre en question elle-même, tellement qu’elle s’enlise dans une spirale de culpabilité et de doute. Elle s’épuise à vouloir trouver des solutions pour réparer la relation, et surtout réparer le pervers narcissique et elle-même en même temps, avec une attitude de sauveur ou d’infirmière. Le PN et la cible ont le point commun d’avoir tous les deux de profondes failles et blessures narcissiques, datant de leur enfance.

La cible peut, dans la plupart des cas, se remettre en question, accepter ses torts et conflits internes, et travailler sur elle-même, dans le cadre d’une thérapie par exemple. Par contre, le pervers, avec son déni bien verrouillé, est incapable de se remettre en question. Pour échapper à cette remise en question, il projette tout ce qui ne va pas en lui et l’attribue à sa proie, ou encore à des tierces personnes.

Avec ce schéma, on voit très bien que les deux protagonistes s’imbriquent parfaitement et se complètent, finalement … Jusqu’à ce que la proie ouvre les yeux, bien sûr. Cela dit, cette complétude relative est sûrement l’une des explications au fait que les relations d’emprise avec un PN durent sur le long terme.

En réalité, le pervers narcissique s’approprie d’abord le positif chez sa victime : il se sert sans demander la permission, puisque tout lui est dû. Il lui prend ainsi son énergie vitale, son narcissisme et son peu d’estime de soi, de confiance en soi, ses qualités et ses valeurs morales, son « amour » et sa bienveillance, et accessoirement ses passions, ses idées et ses projets. C’est pour cela qu’on peut comparer un PN à un vampire, parce qu’il vampirise littéralement les pulsions de vie de sa proie.

Dans l’autre sens, la proie donne tout au pervers, qui est devenu son idole et l’unique référence de sa vie. Elle se laisse vampiriser, de façon passive. En échange de tous ces beaux cadeaux pleins de vie, elle reçoit haine, frustration, pessimisme, désolation, conflits internes, problèmes personnels, et le prêt de défauts et mauvaises intentions. En psychanalyse, Freud avait amené le dualisme entre pulsions de vie et pulsions de mort. Ainsi, le pervers narcissique transmettrait ses propres pulsions de mort à sa proie, d’une certaine façon.

A vrai dire, le PN est effrayé devant l’amour et la bienveillance dont est capable sa victime, car cela le ramène à son propre vide émotionnel et affectif, et au fait que lui ne parvient pas à ressentir ces sentiments. Cela lui fait peur et lui inspire du mépris. Alors, il fait en sorte de briser tout ce qui est amour et bienveillance chez sa cible, encore une fois pour se survaloriser en la rendant inférieure à lui. Il tente de révéler en elle les côtés les plus sombres et insoupçonnés, ce qui peut occasionner l’utilisation de défenses perverses passagères chez la cible, qui tente de s’adapter à cet environnement malsain.

Avec ces échanges inconscients selon le système des vases communicants, le PN ressent un soulagement morbide lorsque sa cible est au plus bas, car il a un besoin compulsif de rabaisser les autres, pour se sentir supérieur et voir les autres comme inférieurs à lui. C’est son absence d’empathie qui lui permet de ne pas éprouver de culpabilité ou de remords après avoir fait du mal à quelqu’un.

Après tout cela, toute cette violence insidieuse et ce harcèlement moral conduits sur plusieurs mois, voire plusieurs années, la victime en sort épuisée psychiquement et moralement. Pratiquement toutes les victimes de PN traversent une période de dépression. Le harcèlement moral est caractéristique de la phase de destruction, ainsi que la violence perverse, et la boucle est bouclée.

Voilà à peu près « l’ambiance » perverse dans une relation d’emprise, si vous vous posiez la question. Ceux qui l’ont vécu personnellement se reconnaîtront sûrement à travers ces mots, et ceux qui ne l’ont pas vécu comprendront un peu mieux le déroulement d’une relation d’emprise.

J’ai conscience que cet article est assez théorique, mais je pense avoir fait en sorte qu’il soit compréhensible par tous, en donnant parfois des exemples concrets. Mon petit dessin mérite d’être clair, bien que schématique. J’espère que je n’ai pas mis l’accent uniquement sur le couple, même si c’est souvent ce que l’on entend dans les témoignages ; je pense bien aussi aux autres cas de figure (amitié, famille, travail …), et même dans ces autres domaines, ce que j’ai écrit est tout-à-fait transposable, sachant que le pervers use et abuse de la séduction et de l’emprise à des fins différentes, selon le contexte.

Provenance des images :

– Vautour qui prend un café : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120330.OBS5128/pervers-narcissiques-les-personnes-les-plus-intelligentes-sont-les-plus-exposees.html

– L’homme qui regarde la femme pleurer : http://www.justice.gouv.fr/justice-penale-11330/violence-psychologique-meilleure-protection-des-femmes-victimes-20331.html

Pour les autres, je n’ai pas retrouvé la provenance, mais s’il s’agit de votre image, dites-moi le et je le préciserai.

Vous pouvez enregistrer et diffuser le schéma, qui est de ma création, tant que vous laissez le Copyright © avec le nom et l’adresse de mon blog.

40 réflexions sur “Les quatre phases de la relation d’emprise, ou le scénario du mélodrame pervers

  1. Merci pour cet article bien documenté… Mon cas est dans le domaine de l’amitié mais je me suis bien reconnue, surtout lorsque tu expliques à quel point le harcèlement moral peut être insidieux : je ne suis pourtant pas naïve, bien au contraire, mais je suis tombée dans le « piège » la tête la première! Je m’en suis voulue pendant pas mal de temps, mais maintenant je réalise à quel point cette emprise a été si sournoise que beaucoup s’y seraient laissé prendre.
    Bonne continuation 🙂

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    • Merci pour ton retour, j’ai fait au mieux pour décrire l’emprise du/de la pn sur sa cible dans tous les domaines. Cela dit, il y a quelques petits passages à nuancer pour les autres domaines que le couple. Même si un(e) pn use aussi de la séduction dans le domaine de l’amitié, pour faire croire qu’il/elle est une personne trop géniale !
      Ce n’est pas forcément de la naïveté, mais plutôt une vulnérabilité à l’instant de la rencontre, un manque de confiance en soi. Une histoire de failles structurelles et/ou conjoncturelles.
      Sournois, insidieux, souterrain ; autant de mots qui décrivent la violence et l’emprise perverses.
      Bonne continuation, de même 🙂

      Aimé par 1 personne

  2. Si j’avais lu votre article plus jeune, il m’aurait aidé à comprendre bien plus vite… Toutes ces années de mon enfance dans la souffrance morale, la culpabilité… Un fardeau incompréhensible puisque noyé dans les moments d’attention (à sa façon), de joie même.
    Impossible d’imaginer un instant être une victime dans une toile d’araignée.
    C’est fou, en écrivant cela, le sentiment d’être « dure » envers ce père aimé me traverse (sans doute le fait d’avoir été structurée par SES souffrances, de les avoir portées puis de les comprendre…).
    C’est là que je mesure l’impact indélébile.
    Quel que soit le rapport face à un pervers narcissique, cette expérience de Vie montre à quel point la confiance en soi était primordiale. »Vulnérabilité » est totalement juste.
    Merci de ce partage Lumière ; vous portez merveilleusement bien votre pseudo.

    Aimé par 1 personne

    • Je vous remercie pour votre partage sur ce sujet. Vous faites bien de rappeler qu’un pervers narcissique opère dans tous les domaines ; évidemment, il reste ce qu’il est = un pervers, en « amour », en « amitié », en « famille », au travail … etc. La déviance du comportement s’exprime dans tous les domaines.
      J’ai mis ces trois mots entre guillemets, car le pn ne sait absolument pas ce que signifient ces notions. Il vit à côté de la vraie vie, parfois on se demande s’il ne vient pas d’une autre planète.
      Dans la famille, quand le pn est l’un des deux parents, c’est d’autant plus terrible : l’enfant se structure avec pour référent un modèle pervers qui l’insécurise. C’est un vrai combat, à l’âge adulte, pour se sortir de l’emprise d’un père pn, et de s’affranchir de toutes ces souffrances endurées depuis l’enfance.
      Le pervers narcissique alterne le chaud et le froid, moments de joie apparente et moments de culpabilisation violente. Cela déstabilise sa cible. Ainsi, celle-ci ne parvient pas à réaliser toute la violence qu’elle subit, tant elle est sidérée, anesthésiée, engluée dans l’incompréhension.
      C’est très juste de dire que ce sont SES souffrances que vous avez portées pendant tant d’années : il faut rendre au pervers narcissique ce qui lui appartient. Idem pour la culpabilité, le doute, la honte, la dépression, la folie … etc tous ces ressentis négatifs appartiennent au pn, mais il les fait porter à sa cible pour ne pas les ressentir lui-même.
      J’ai écrit cet article, et les autres, pour mettre en lumière ce sujet dont tout le monde n’a pas encore entendu parler … pourtant, c’est primordial que chacun prenne conscience que des personnes emplies de violence, de haine et de malveillance existent, et qu’ils se fondent plutôt bien dans la masse. Face à un pn, la méfiance est de mise, nous ne pouvons pas être spontané mais il nous faut devenir stratégique. Puis, couper les ponts avec le pn est la seule solution envisageable pour se reconstruire ; le moindre lien entretenu reste toxique.

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  3. C’est vrai que l’on ne parle pas suffisamment de cette sournoise violence.
    Après avoir lu sur internet un portrait parfois extrêmement noir et dangereux du PN, je pense que dans mon cas, il s’agirait plutôt de manipulateur narcissique..

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    • En effet, il existe aussi des individus simplement manipulateurs et narcissiques, mais qui ne seront pas des pn pour autant.
      Je dirais que ce qui différencie le pn des autres profils psychologiques, c’est surtout cette tendance flagrante à la perversion et à la perversité. Déviance du comportement et méchanceté gratuite, avec cette jouissance de faire du mal. Bien que toutes les personnes perverses ne soient pas forcément des pervers narcissiques (il y a par exemple, les pervers sexuels).
      Pour plus de précisions sur les caractéristiques de « base » du pn, vous pouvez lire cet article : https://lalumiereeffraielesvampires.wordpress.com/2015/03/31/une-definition-terminologique-de-la-perversion-narcissique/
      Cela dit, pn, manipulateur narcissique … ce sont des étiquettes, on aime bien poser des étiquettes sur les gens dans notre société 😉 Mais le principal, ce sont les faits qui ont eu lieu et nos ressentis, comment on a vécu ces faits.

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      • Oui, les étiquettes ont la vie dure ^^ Elles aident à se situer et se rassurer.
        Suivant votre article, les PN sont rares : ouf 🙂
        Par contre, j’ai l’impression que des manipulateurs narcissiques doivent pulluler…
        Encore merci pour votre analyse claire et complète, j’ai appris beaucoup.

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  4. Pingback: Quand le pervers narcissique revient : une séduction massive à grands renforts de love bombing | La lumière effraie les vampires

  5. Bonjour, je tiens à vous dire merci pour ce blog! Je sors tout juste d’une relation avec ce genre de personnage, je suis restée seulement un an et demi avec lui mais cela m’a ébranlée en profondeur. J’alterne depuis que je l’ai quitté les phases de lucidité et celles de déni et de manque, et vous lire m’aide à raffermir ma position.

    Je souhaitais partager un petit texte (profitant de l’anonymat, je n’ai pas de grandes prétentions littéraires^^) que m’a inspiré cette relation, et qui me parait bien illustrer cet article. La mettre en mots m’a fait du bien, avec un peu de chance ces mots-là feront du bien à d’autres :). Le voici:

    « J’ai voulu être une feuille vierge pour toi, te laisser me peindre, m’étreindre…J’ai voulu m’éteindre pour toi. Te refléter à la perfection.
    Tu avais craché sur mon amour insuffisant, regrettant la mère que je ne pouvais être.Croyant m’attacher le père qui voulait partir, j’avais accepté cette faute, allègrement.
    J’ai reconnu en toi mon Pygmalion, laissant la douce somnolence de la soumission me tourner la tête. Petite fille attendant la permission de vivre, pardon.
    Dans le reflet de mes yeux, Narcisse qui te mirait si fervemment, les conséquences d’être deux tu ne voulais pas les voir.
    Et nous n’avons pas vu, perdus dans notre quête d’absolu, ce qu’était devenu le miroir que je te tendais :
    Le Portrait de Dorian Gray. « 

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    • Bonjour,

      Je suis ravie que mon blog vous aide à avancer et à tenir bon. C’est pour partager ce que j’ai appris que j’écris ces articles. Nous passons tous par ces espèces de montagnes russes, comme vous dites lucidité puis déni/manque. Ainsi, il est essentiel de s’administrer de temps à autres une « piqûre de rappel », pour ne pas oublier tout le mal qui a été dit et fait 🙂

      Bravo pour votre texte, je l’ai lu et je pense que beaucoup d’autres personnes s’y reconnaîtront. Il est teinté d’émotion et de sensibilité. Vous avez bien fait de le partager, en effet il illustre bien l’ensemble des quatre phases de la relation d’emprise avec un pn. La finalité est inexorablement semblable au « portrait de Dorian Gray » ; le masque tombe assez vite avec ces personnages.

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    • Votre texte m’a beaucoup touché. Vous devriez écrire. J’accompagne des personnes dans des ateliers d’écriture, pas forcement autobiographique ni thérapeutique mais ayant connu, peu de temps, mais connu ces profils, aider quelqu’un à reprendre sa vie et sa liberté fait parti de tout travail. En tout cas, écrivez le plus que vous pouvez, c’est votre voix

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  8. J’ai vécue avec un pervers manipulateur narcissique. Quand je l’ai quitté la première fois, j’ai apprise 2 semaines plus tard que j’étais enceinte.
    J’ai vécue 1 an et demi dans le cauchemar! Tout! Il a tout fait ce qu’il y avait de plus impossible en terme de méchanceté… maléfique! Que Oui!
    Je suis partie définitivement en décembre 2011, ma fille avait tout juste 9 mois. En plus elle a la Trisomie 21. C’est mon ange! Il le sait! Alors je vie encore continuellement les revers de son acharnement à être malveillant, malsain et maintenant dangereux pour ma fille qui a 5 ans, qui ne peut s’exprimer qu’en disant « Papa bobo! »  » Papa mal » !
    Comme il a vu qu’il n’avait plus de pouvoir sur moi, il s’en prend à notre fille pour qui il a en plus un déni dû ses particularités.
    Je suis à bout de ressources et il a même réussi à entourluper les intervenantes des Centres Jeunesse…
    C’est du n’importe quoi!!! 😭
    Je sais vraiment plus comment m’y prendre.
    Là, il est en évaluation pour un signalement d’abus sexuels sur notre fille mais on m’oblige en plus à continuer d’exercer ses droits d’accès.
    Il leurs ri en pleine gueule et personne ne voit rien… car il clame haut et fort, je veux voir ma fille.
    Bref, si quelqu’un a vécu quelques choses de similaire et s’en ai sorti svp guidé moi… je ne sais plus quoi faire pour protéger ma fille de ce vampire!

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    • Bonsoir,

      Je vous réponds avec un peu de retard.
      Pour ma part je ne saurais pas trop vous conseiller personnellement sachant que je n’ai pas d’enfants donc pas confrontée à cette complexe problématique lorsque l’un des deux parents est défaillant, manipulateur et pervers … Cela dit, je connais pas mal de gens qui sont dans votre cas, et je connais leur combat pour obtenir la garde exclusive de leur enfant, ou dans la grande majorité des cas, apprendre à faire face au comportement immature et pervers de l’autre parent. Vous n’êtes pas seule dans cette situation et je crois que la justice est en retard sur ce domaine, les juges ne comprennent pas qui est le parent défaillant puisque celui-ci joue au père ou à la mère modèle lors des comparutions.
      Dans votre cas, vous aimez sincèrement votre fille et il le sait, donc il se sert d’elle comme d’un intermédiaire pour vous atteindre. C’est malheureusement bien courant avec les manipulateurs.

      Je vous souhaite bon courage pour ce combat, je suis sûre que vous arriverez à améliorer la situation, pour votre fille en tout cas qui doit en souffrir (avec le père c’est perdu d’avance, vous pouvez tout juste apprendre à ignorer et contre-manipuler).

      La lumière effraie les vampires.

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  9. Bonjour, je trouve que cette chanson de Jean Schultheis résume bien l’état d’esprit de la PN avec qui j’ai eu une histoire de cinq années.

    Je me fous, fous de vous, vous m’aimez
    Mais pas moi, moi je vous voulais mais
    Confidence pour confidence
    C’est moi que j’aime à travers vous

    Si vous voulez les caresses restez pas
    Pas chez moi, moi j’aime sans sentiment
    Confidence pour confidence
    C’est moi que j’aime à travers vous

    Mais aimez-moi à genoux j’en suis fou
    Mais de vous à moi je vous avoue
    Que je peux vivre sans vous
    Aimez-moi à genoux j’en suis fou
    Et si ça vous fait peur
    Dites-vous que sans moi
    vous n’êtes rien du tout

    Tout pour rien, rien pour vous
    Vous m’aimez mais je joue

    J’oublie tout
    Confidence pour confidence
    C’est toujours moi que j’aime à travers vous

    Vous pleurez révoltée taisez-vous
    Vous m’aimez mais pas moi
    Moi je vous veux pour moi et pas pour vous
    Vous je m’en fous tant pis pour vous
    Aimez-moi à genoux j’en suis fou
    Et n’oubliez jamais que je joue
    Contre vous, vous pour moi sans vous
    Vous l’avez voulu, tant pis pour vous
    Aimez-moi
    Mais confidence pour confidence
    C’est moi que j’aime à travers vous

    Et je me fous, fous de vous, vous m’aimez
    Mais pas moi, moi je vous voulais
    Mais confidence pour confidence
    C’est moi que j’aime à travers vous

    Si vous voulez les caresses restez pas
    Pas chez moi, moi j’aime sans sentiment
    Confidence pour confidence
    C’est moi que j’aime à travers vous

    Mais je me fous, fous de vous, vous m’aimez
    Mais pas moi

    Merci pour votre article.

    Bien amicalement à vous les cibles en vous souhaitant de vous en sortir le plus rapidement possible et avec le moins de dégâts possibles,

    Charcot.

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  10. Bonjour,
    J’ai honte à presque 58 ans de reconnaître que j’ai été victime de 2 pervers narcissiques, coup sur coup. Les précédents n’étaient pas mieux, alcoolique ou toxicomane bipolaire.
    Et je reconnais, d’une manière flagrante, dans ces articles le fonctionnement des 2 individus.
    Pour le 1er pervers, cela n’a duré que 4 mois (dévastateurs). Il s’est dévoilé très rapidement. C’était un amour de jeunesse qui est revenu vers moi, juste après ma séparation du bipolaire. Qu’est-ce qu’il a pu me baratiner! Il était une caricature du pervers narcissique.
    Je suis séparée du 2ème depuis 7 mois, après 4 ans de vie commune.
    J’ai réalisé qu’il s’agissait d’un pervers narcissique, il y a 1 mois, lorsqu’il est revenu à la charge. Son manège s’est dévoilé. Il m’a harcelé pour reprendre la vie à deux. Je culpabilise. Je n’arrive pas à vider mon esprit, qu’il occupe jour et nuit. Je me sens comme une personne qu’on a leurrée, bernée.
    Il m’a asservie au degré le plus extrême. Je lui étais totalement soumise. J’ai cessé de travailler il y a 2 ans. Il a profité de mes économies conséquentes jusqu’à me ruiner. Je vis des minima sociaux. Il ne m’a pas adressé la parole, ni fait le moindre compliment, ni porté la moindre attention, ni caresse, ni cadeaux, ni aucune intimité depuis 3 ans. Il disait travailler 7 jours sur 7. Il partait à 7h le matin et rentrait vers 20h, pour mettre les pieds sous la table. Il critiquait tout ce que je faisais, à commencer par la cuisine, ma famille, mes amis.. Je n’ai plus personne autour de moi. Il est chef d’entreprise. Il ne m’aidait jamais, ni pour les courses, ni pour le ménage. Il laissait ses épluchures ou ses restes sur la table du salon, jusqu’à ce que je débarrasse, parfois, le lendemain. Par contre, moi, je le secondais, depuis la maison, dans son entreprise. On m’a diagnostiqué une maladie cardiaque grave en novembre dernier et je vais certainement subir une intervention à coeur ouvert dans les mois qui viennent. J’ai eu beaucoup de problèmes de santé avec lui. Il n’a jamais montré la moindre compassion et j’ai continué à gérer sans le moindre soutien. Dès qu’il rentrait, je n’avais plus le droit de parler, ni de recevoir mes enfants (adultes).
    Quand il ouvrait la bouche, c’était pour pester après tout et n’importe quoi, à commencer par mon chat. Mes animaux de compagnie sont tous morts en 1 an. Le vétérinaire a conclu à mort par empoisonnement. Aujourd’hui, j’ai des soupçons. D’autant plus, qu’il lui arrivait d’ironiser en me disant : « tu ne vas pas croire que c’est moi qui ai tué tes petites bêtes, hein? » Il a volé ma joie de vivre et mon humour et il dit à qui veut l’entendre que je suis négative. A la fin, j’ai commencé à lui dire ce que je pensais. Ces colères devenaient violentes et les menaces de m’abandonner à mon triste sort pleuvaient.
    Il me disait que j’avais vieilli et que je m’étais abimé.
    Il est sur des sites de rencontres. Il ne se protège pas et il va d’une conquête à une autre. Quand ça ne marche pas, il revient vers moi en me jurant qu’aucune autre femme n’a mis son corps ou ses fesses dans son lit, ou dans sa voiture sportive, alors que je sais, par personne interposée, que c’est faux.
    Je m’en veux. Je sais que je suis responsable de ma vie. J’ai tellement peur de reproduire de schéma que je vis cloitrée et fuis le regard des hommes.
    On me dit que je suis une belle femme qui ne fait pas son âge. Je suis restée mince.
    Mes fils me mettaient en garde. Ils ne comprenaient pas ce que je faisais avec ce sale type.
    Je cherhce des réponses sur tous les sites comme le vôtre, qui est trs bien conçu.
    Merci,
    Gisèle

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    • Bonsoir,

      Je viens de lire votre témoignage, et je réponds avec du retard.
      Tout ce que vous décrivez semble correspondre trait pour trait à ce que j’ai pu décrire sur mon blog à travers les articles.
      Pour moi, il y a carrément de la perversion et de la perversité derrière ses actes, et il ne semble pas forcément violent physiquement. Un bon pervers bien caché sans doute, mais qui dévoile son jeu avec le temps.
      Sachez que les pervers comme lui ne sont pas invincibles. Je vous conseille de le tourner en dérision et en ridicule, pour le voir comme un tout petit enfant « morveux sournois ». C’est un long travail sur vous-même, mais ne le laissez pas revenir. Maintenez-le à distance, et ne cherchez pas à répondre, il vaut mieux éviter d’ajouter de l’eau à son moulin.
      Je pense que vous êtes sur la bonne voie, maintenant il faut vous soigner et, si ce n’est pas encore le cas, peut-être est-ce le moment de commencer une thérapie avec un psychologue. Vous avez subi des traumatismes, des violences, et je pense qu’une psychothérapie est le traitement le plus adapté après de telles relations.

      La lumière effraie les vampires.

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  11. Article remarquable, subtil, délicat et tellement réaliste. J’espère arriver à me reconstruire après avoir raté mon suicide et pris 20 kilos… Cela fait du bien de vous lire, car vous avez tout compris. A quand des échanges autour d’une table ?
    Je vous souhaite une belle vie…

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    • Bonsoir,

      Merci pour vos remarques positives. Cela me touche car c’est moi qui ai écrit ce texte, il y a 2 ans déjà maintenant, et je vois l’avancement que j’ai fait depuis là.
      Votre commentaire est résumé, mais je pense d’après votre réflexion que vous saurez vous en sortir et vous reconstruire avec le temps. Si vous le souhaitez, vous pouvez vous exprimer sur ce blog qui est déjà un espace d’expression 🙂 Je ferai de mon mieux pour vous répondre.
      Le blog est toujours vivant grâce aux lecteurs comme vous qui laissent des commentaires quasiment toutes les semaines, alors que moi-même je prends du retard dans ce blog, retard dû aux événements de ma vie personnelle.

      La lumière effraie les vampires.

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  12. bonjour,
    je viens de lire et suis un peu abasourdi. En fait, je découvre doucement le personnage que fût ma compagne jusqu’à il y a 9 mois de ça.
    Une remarque dans votre excellent exposé m’interpelle : « la communication succincte ». La description faite crée un écho en moi et j’aimerais bien en savoir plus.
    Je vous remercie.

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    • Bonsoir,

      Je vous réponds maintenant, ce blog vit toujours mais j’ai pris du retard.
      J’ai cherché mais comme ça fait un moment que j’ai rédigé cet article, et que je ne le relis pas tous les jours, pouvez-vous préciser ce que vous entendez par « communication succincte » ?
      Je pense à une communication biaisée avec ces gens-là, mais est-ce bien cela ?
      Je pourrai vous donner mon point de vue en tout cas.

      La lumière effraie les vampires.

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  13. Bonjour,
    J’aurais voulu avoir été informé des conséquences d’une telle emprise…. mais peut être y arrais je sombrer quand…
    Voilà … il vient de me quitter.
    En général je parle de lui comme d’un ange protecteur. En fait c’est mon Maitre, je suis sa soumise, sa catin aux yeux verts comme il m’appelle.
    Je l’ai rencontrer sur un site libertin, il a rapidement pris possession de mon âme.
    Il m’a fait comprendre que je me souillais, je que je valais mieux que toutes ces rencontres éphémères sans intérêt.

    Nous avons commencé à échanger, longuement, toute la journée, au boulot, le jour, la nuit, les week end. Il était la, tout le temps, une présence constance. J’ai fini par tomber accro a ces échanges d’abord virtuel.
    Pour la rencontre, mysterieuse, magique, puissante, sexuellement nouvelle. Attachée, les yeux bandés, il m’a possédé en douceur, puis fermement, puis délicatement, puis avec autorité; …
    Je n’avais jamais vécu ca.

    Passé cette premiere rencontre, je lui ai tout confié, mon ame, mes pensées, mes envies, mes fantasmes, les desirs les plus secrets, …
    Il m’a demandé de lui etre exclusivement réservée, obeissante, … il a organisé des rencontres.
    M’offrant, a ma demande biensure, a d’autres hommes. J’ai aimé. j’ai aimé lui appartenir et cette facon de faire l’amour. Ses yeux au fond des miens, sa main caressant mes cheveux, sa voix murmurant à mon oreille …pendant qu’un homme me baisée.
    Pour tout avouer le jour ou il a concéder à ce que je lui fasse une fellation au cours d’une de ces sortie, je vais etre honnête, je l’ai vécue comme un cadeau, comme une récompense. Il m’offrait sa queue car il etait fiere de moi . C’est completement dingue.

    J’ai comencé à vivre dans l’attente de ces messages, dans l’attente de ces appels, obnubilée. Plus rien de compte aujourd’hui. J’attends un signe meme insignifiant.

    Le pire c’est qu’il a toujours etait clair, c’est une relation « differente ». Pas d’engament, d’ailleurs lui a une autre soumise.

    Et voilà … aujourd’hui, il balaye tout cela d’un texto assassin… il arrete, il a d’autres priorités personnelles.

    Je me sens démolie … vide… seule…abandonnée.

    Il me parle toujours par texto, dis qu’il ne veut me perdre mais n’a pas le choix.

    Comment ai je pu …? moi si forte et si indépendante…
    Comment a t il pu prendre possession de mon âme aussi facilement ….

    il me manque atrocement ….

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    • Bonsoir,

      Dans cette relation, il y a le domaine sexuel qui est fortement omniprésent, et aussi bien sûr une domination totale.
      Donc cet homme semble être en couple ou marié.
      Je ne comprends pas pourquoi au début, il vous a dit que vous vous souilliez sur ce site, alors que lui y est aussi ? C’est une bonne contradiction.
      En tout cas on voit bien comme il a pu mettre en place son emprise peu à peu.
      Au bout d’un moment, il semble s’être lassé, mais y a-t-il eu un événement/élément déclencheur ?
      Je ne saurais pas dire s’il s’agit plus d’un pervers sexuel ou d’un pervers narcissique, mais cela ne change pas ce que vous avez vécu.
      C’est peut-être l’occasion pour vous de commencer une thérapie, si vous en ressentez le besoin.

      La lumière effraie les vampires.

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  14. Bonjour, merci pour votre excellent article. J’ai moi-même été prise dans une telle relation mais avec une femme, initialement une amie qui a tout fait pour m’isoler et même tenter de mettre ma relation de couple (avec un homme) en péril. Il n’y avait plus qu’elle dans ma tête, jour et nuit, partout. Je ne savais plus comment la sortir de ma tête. Elle était partout, dans mes crèmes de jours, mes gels douches, certains vêtements qu’elle m’a fait acheter. Je ne suis pas encore sortie d’affaire. Je lutte. Elle me met le doute, comme si ma vision, ma lecture de cette relation que j’ai qualifiée d’emprise était fausse. Qu’il n’y a aucune mauvaise intention de sa part, aucun besoin de possession, ou de contrôle, qu’une très belle relation pourrait exister entre elle et moi, qu’elle me sortirait de l’ennui dont je me plains souvent. A noter aucun connotation sexuelle.
    L’excellent film de Bernard Rapp « une affaire de goût » avec Bernard Giraudeau (que j’ai regardé 3 fois) montre toutes les étapes dans les moindres détails de la relation d’emprise. Grâce à ce film, j’ai reconnu des phrases entières que j’avais entendu. Revoir ce film me permet de prendre conscience qu’il s’agit bien d’une relation d’emprise, destructrice. Une question subsiste: faut-il couper tout lien complètement ou une autre forme de relation est possible ? Car ce qui est troublant, à mon stade, c’est qu’avec cette personne j’ai aussi passé de merveilleux moments. Merci

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    • Bonsoir,

      Je vous remercie pour votre témoignage très bien construit.
      En effet, cette relation amicale dont vous parlez colle tout-à-fait avec l’article que j’ai rédigé il y a maintenant deux ans.
      Bien sûr, même si je ne l’ai jamais vécu personnellement, je vous crois et je conçois totalement qu’une emprise puisse se mettre en place sous couvert d’amitié. Et cela sans aucune connotation sexuelle. Je comprends que son prénom, sa présence résonnaient au quotidien dans votre esprit, comme une certaine obsession je pense.
      Parce que les pervers(es) narcissiques, pn, manipulateurs(trices) font en sorte de s’immiscer puis d’envahir peu à peu l’espace personnel de leur cible. Il n’y a pas qu’eux, mais eux le font très bien : ils/elles ne respectent pas votre intimité ni votre jardin secret, ils/elles piétinent tout ce qui vous appartient mais de façon très subtile au départ.
      Evidemment, si vous allez discuter de tout cela avec elle, des ressentis de malaise que vous avez en sa présence, elle vous soutiendra que vous vous trompez à son égard. Elle noie le poisson 😉 Des belles paroles mais qui sonnent creux, en somme. Un conseil : fiez-vous aux actes, et pas aux paroles. Que disent ses actes ?

      Je ne connais pas ce film, mais je viens de regarder la bande-annonce et lire le synopsis, il semble intéressant en matière d’emprise et les mécanismes reliés.
      Et oui, même avec un(e) pn, on passe bien souvent de très beaux moments, au début et parfois après … c’est ainsi que j’ai vécu de superbes journées, soirées, vacances … etc avec mon fameux ex petit ami, premier amour et tout le profil caricatural du pn, dont je garde encore des bons souvenirs 🙂 Mais il faut surtout, surtout bien se rappeler que la plupart du temps, l’atmosphère à ses côtés est pesante, lourde de non-dits, difficile. Sans parler des crises et des coups de théâtre inattendus.
      Mon conseil selon mon point de vue, c’est que, avant de fuir à toutes jambes dans l’autre sens – ce qui est difficile au début – nous devons bien comprendre et défaire toutes les ficelles manipulatoires que l’autre a accrochées. Si vous avez encore besoin de vous confronter au « dragon », faites-le, mais seule vous pouvez savoir ce que cela va vous apporter (du positif ou du négatif). Cela dit, à long terme, je dirais par expérience qu’aucune relation apaisée et stable n’est possible avec un(e) pn, ni même avec un(e) manipulateur(trice). Tout simplement parce que quand on lui offre encore notre écoute, notre présence, il/elle va encore en profiter pour essayer de reprendre discrètement son emprise sur nous, tout en prétendant qu’il/elle nous laisse plus de liberté qu’avant. Mais c’est un mirage 😉

      Bonne continuation.

      La lumière effraie les vampires.

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  15. Bonsoir,
    Merci infiniment pour le temps que vous avez pris pour votre longue réponse, qui m’aide énormément. C’est précieux, on se sent moins seul dans cette galère. Oui il m’est important de décortiquer toute cette histoire dans les moindres détails pour comprendre comment cela s’est passé, pourquoi j’en suis arrivée là et surtout pour ne plus tomber dedans…

    Que disent ses actes ? les actes sont des crises et des coups de théâtre comme vous le mentionnez, lorsque je demande un peu de liberté. En sommes bien loin de ses paroles…

    Votre dernier paragraphe m’est très utile, parce que vous montrez qu’on a beau tout essayer, tout donner, le/la manipulateur (trice) ne changera pas. C’est déculpabilisant de savoir que quoi qu’on fasse, il/elle n’ira pas mieux et qu’on ne pourra pas vraiment l’aider.
    Et du coup, je me sens mieux à l’idée que je pourrai partir sans trop de culpabilité …une fois toutes les attaches libérées.

    Merci du fond du coeur.
    PS je vous redonnerai des nouvelles d’ici quelques temps pour un feedback

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    • Bonsoir,

      Et oui, et c’est bien sur cela que les manipulateurs(trices) jouent, sur notre volonté et besoin de tout comprendre, de tout expliquer … Cela peut bien sûr être un point fort pour nous, d’avoir une telle capacité de réflexion. Mais c’est aussi une prise parfaite pour un(e) manipulateur(trice), et je m’en rends bien compte par moi-même :\ Cependant, je ne veux pas être défaitiste et je pense qu’on peut apprendre à être de moins en moins manipulable, je vous l’assure.
      Il faut surtout bien comprendre quels sont NOS points faibles, et comment les transformer en qualités, les assumer 🙂

      Et c’est surtout parce qu’en essayant de tout donner, de l’aider, on s’oublie nous-mêmes au point de s’épuiser, parce que nous sommes humain(e)s, donc on ne peut pas jouer à l’infirmière toute notre vie 😉
      On ne peut pas sauver quelqu’un qui ne veut pas être sauvé, et on n’a pas à le faire. On ne peut pas aider quelqu’un qui ne veut pas être aidé.

      Je vous souhaite tout le courage nécessaire.
      Revenez nous donner des nouvelles quand vous voulez.

      La lumière effraie les vampires.

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  16. Bonjour
    Cet article et ce blog maident beaucoup. Je suis enceinte de 8 mois dun pn et je viens de le quitter car ma sante psycologique et celle de ma future fille ont ete en danger. Ce que jai vecu cest quasiment tout ce qui est decrit. De la phase de séduction a la destruction psycologique.
    Ca ne fait que 2 semaines que je suis repartie vivre chez mes parents.
    Ce qui me tue cest de me dire a quel point cest injuste..que lui ne se rend compte de rien ..que dans sa tete cest lui la victime. Il est dans le deni et tout ce quil est il me le reproche. Je suis détruite. .jai tout donne..et la je vais devoir elever ma fille seule..mais je sais que cest pour son bien a elle. Cest ma force car jusqua present je navais pas reussi a le quitter. Le pb cest quil faudrait que je coupe tout contact..or nous allons etre lies a vie.. je regrette.. pas mon bb. Mais de metre mise dans cette situation. Je vis un cauchemard

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    • Bonjour,

      En vous lisant, je vois que vous avez pris la bonne décision, vous semblez être soulagée d’être partie de cette relation, ce qui est très positif. Cela faisait longtemps que vous étiez avec lui ?
      En effet, maintenant vous allez vous occuper de votre enfant et l’élever seule, à la différence près que le père voudra probablement le voir régulièrement … il faut vous y préparer mais vous savez déjà de quoi il est capable avec vous, donc vous saurez y faire face, je n’en doute pas. Je n’ai pas connu cette situation moi-même, mais je vous conseille de prendre souvent du recul sur la situation, relativiser, lire aussi peut vous aider comme vous l’avez fait avec mon blog. Il y a aussi des livres sur le sujet. Et apparemment vous avez aussi le soutien de vos parents, ce qui est précieux.

      Courage.

      La lumière effraie les vampires.

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  17. Cet article est saisissant. J’ai retrouvé l’exacte description de cet envoûtement mortifère. Bravo pour cette description impressionnante, mais finalement apaisante. Apaisante, car lire ce qui nous est arrivé, permet de se rendre compte que cette personne, ce PN machiavélique est un monstre démoniaque, inhumain. Et qu’on a été piégé, prise au piège par un spécialiste de ce type de guet-apens. Oui comme tout le monde on a des failles narcissiques, des faiblesses, mais on est des gens bien. Et en se libérant de ce PN on a prouvé notre force. Nous on est fort « pour de vrai », pas seulement en apparence.

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  18. Merci du fond du cœur, je suis en pleine prise de conscience et du coup je comprends mieux le mécanisme qui m’a conduite à en être là moi aussi. À moi maintenant de construire ma sortie de cette histoire.

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  19. Lu avec grand intérêt cette méticuleuse description car concerné en ce moment et en train de reprendre mon pouvoir depuis une récente prise de conscience de ce processus infernal. Pour en arriver à ce recul, j’ai, pendant plusieurs mois, intuitivement, tué peu à peu mon sentiment amoureux. Il y a donc une alarme qui s’est déclenchée (très tardivement, le mal était bien installé !) inconsciemment et qui a actionné les rouages psychiques conduisant à stopper le manège. Une fois arrêté et avec un peu de temps pour me documenter en cette période estivale, j’ai pu identifier ce qui m’arrivait et mettre des noms sur tout ça (ces articles en ligne, dont le votre, sont salvateurs. Merci !) La prochaine consultation chez mon psy, que j’allais jusque là voir sans trop comprendre pourquoi, va être très dense et chargée de questions. Notamment sur cette inconsciente démarche salvatrice et sur la suite à donner…

    Juste une petite remarque, Mesdames (car je suis un homme, hé oui !) : Il existe de très beaux spécimen de PN de votre côté aussi. J’en ai une à disposition (un cas d’école 😃) pour celles qui ne me croiraient pas !

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  20. C’est curieux, j’ai eu les phases: l’homme super impliqué, les petites phrases révélatrices, ‘ je ne suis pas quelqu’un de bien’ puis le côté méchant.
    Mais comme je n’y trouvais plus mon compte et qu’il ne cessait pas de me culpabiliser très maladroitement, ce, je pense pour obtenir certaines choses non acceptables, j’ai tout lâché du jour au lendemain : je l’ai évacué de ma vie.
    Je n’ai pas de forte dépendance affective de façon générale et j’ai appris à identifier le toxique.
    Ce fut tellement facile que je doutais alors que ce soit un pn. Il y avait quelques signes mais comme tout s’était arrêté net et brutalement, je n’avais pas assez de recul.
    Aujourd’hui il cherche à provoquer les rencontres avec sa nouvelle petite amie : charmant. Ce que j’évite.
    Des mises en scène profondément malsaines qu’elle accepte. C’est vraiment glauque et je me retrouve complètement externe à ça, impliquée dedans.
    C’est aujourd’hui où je me dis que c’est un vrai…
    Après, pour moi c’est du dysfonctionnement et je voudrais vraiment le voir disparaître de ma vie. Je pressens que pour sa nouvelle ce sera plus compliqué.
    Pourtant je me disais qu’avec sa nouvelle proie il s’occuperait. Faut’il croire qu’il se sent plus fort…
    Il faut juste que je cours plus vite.

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    • Bonsoir,
      Vous avez la chance de ne pas avoir été dépendante de lui, car vous savez ou avez su guérir vos blessures affectives. Ainsi vous savez que vous êtes entière seule, et que vous n’aviez pas besoin de lui, au contraire.
      Ce genre de comportement est classique chez les hommes ou chez les femmes très toxiques, nous avons ici connu cela et en effet c’est vite pathologique.
      Les mises en scène avec sa petite amie sont classiques, je connais beaucoup de cas comme ça et c’est bien triste, ça montre l’ennui qu’ils ont dans leur vie de couple. Mais gardez la tête haute et cet air détaché, il finira par se lasser.
      Bonne continuation.
      La lumière effraie les vampires.

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  21. Ça y est j’ai pris la décision de le quitter et oui c’est dur mais si on s’aime on ne peut pas se laisser détruire par une relation pleine de hauts, surtout bas et violence ! Merci pour votre article et à toutes celles qui hésitent encore ou qui y reviennent (comme moi) : partez ! Même s’ils font une thérapie, qu’on fait une thérapie de couple et en plus en leur donnant beaucoup d’amour ils ne changent PAS ! Vous n’arriverez qu’à vous détruire un peu plus c’est TOUT ! N’attendez rien d’autre ! Presque 3 ans de relation et ils ne changent PAS !! Dites-vous bien que vous méritez tellement mieux que ça !!!

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  22. Merci beaucoup pour ce blog tellement bien écrit et représentatif de ce que nous vivons avec un PN. C’est le premier que je lis en français. Il semble avoir beaucoup plus d’information à ce sujet en anglais. Contente de vous avoir trouvée. Vous avez tellement bien capturé le cycle dans une relation avec un PN. En anglais on mentionne souvent les 4 phases suivantes :
    1. hoovering (comme l’aspirateur ‘hoover’)
    2. idealization/love-bombing
    3. devaluation
    4. discard

    et le cycle recommence lorsque la nouvelle cible/proie ne leur donne pas suffisamment ‘d’essence’ (fuel).

    Ils ont souvent un harem, un fan club pour aider à ‘faire le plein de leur réservoir ‘.

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    • Bonsoir,

      Merci pour ce retour positif, ça fait plaisir de voir que mon blog est utile à d’autres.
      Il en existe d’autres en français, mais cela fait deux ou trois ans que je ne lis plus beaucoup à ce sujet.
      Le cycle est en effet assez semblable dans toutes les relations sur fond de manipulation.

      La lumière effraie les vampires.

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