Lorsque l’aventure se termine, une nouvelle commence

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Bonjour à tous,

Je profite de cet ultime article pour vous annoncer que La lumière effraie les vampires est aujourd’hui une œuvre achevée. J’y mets un point final, tout simplement parce que je n’ai plus d’autres articles à écrire à ce sujet. Pour moi, ce blog et tout ce qui s’y rattache, c’est du passé, la page est tournée.

C’est pourquoi, si vous avez envie de me suivre, vous le pouvez tout de même. Début septembre, j’ai créé un nouveau blog dont je vais vous donner le lien ici. Il me fallait commencer une nouvelle page d’écriture et d’aventure, et même, commencer à écrire le livre de ma vie. Ce nouveau blog a un thème beaucoup plus libre, différent de La lumière effraie les vampires … Mais je n’en dis pas plus, si vous voulez en savoir plus sur ce que je continue, poussez la porte et entrez 😉

Pour autant, je laisse pour le moment La lumière effraie les vampires actif, parce que je pense que certains articles ou passages d’articles semblent aider encore des personnes. Même si c’est peut-être temporaire, je ne supprimerai pas mes textes parce que j’y ai passé du temps, mais peut-être qu’un jour je les passerai privés, parce que ce qui concerne la perversion narcissique me paraît plus revêtir de la chasse aux sorcières. Enfin, pour les autres sujets, il me semble que j’avais écrit des conseils bienveillants.

Si jamais tu passes par là, toi qui m’as inspiré ce blog, sache qu’à ce jour je t’ai pardonné. Cela m’a pris plusieurs années, mais aujourd’hui j’ai compris beaucoup de choses.

Merci à tous les lecteurs d’avoir fait vivre ce blog par vos visites, vos commentaires, vos interactions.

La lumière effraie les vampires.

& En effet, avec le lien vers mon nouveau blog, ce sera plus cohérent : https://filladelatramuntana.wordpress.com/

L’authenticité, un chemin pour vivre ses rêves

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Bonsoir à tous,

Cela fait maintenant deux ans et demi, depuis le 24 juillet 2016, que je n’ai pas publié d’article sur mon blog, que je continue à suivre du coin de l’œil. Étrangement ou pas, ce soir, je ressens l’inspiration qu’il me manquait pour écrire ici. Pour tout vous dire, cela fait seulement trois mois que je me suis remise à l’écriture, avant c’est comme si la rédaction sur des sujets personnels était bloquée en moi. A travers cet article, je pense que je vais partager mon vécu de ces deux dernières années, et en extraire des enseignements afin que ça puisse éventuellement aider les lecteurs de ce blog. Je sais que vous êtes toujours autant nombreux à le visiter, à le lire, même à vous abonner, et je vous en remercie. Je vous dois bien cet article.

En effet, depuis septembre 2015, j’ai mis en pratique un projet professionnel bien prenant et passionnant pour moi : celui de reprendre des études dans un domaine qui me plaît et que j’ai choisi moi-même, sans l’influence d’une personne extérieure.

Lorsque nous avons un problème, la réponse est en nous. Mais souvent, il n’y a pas de problème : il n’y a que des solutions.

Ainsi, il y a maintenant trois ans et demi, j’ai osé retrouver une partie de mes rêves de petite fille, et partir à l’aventure dans une autre ville que celle où je vivais avec mes parents. Je ne savais pas encore que trois ans plus tard, je retrouverais d’autres rêves encore plus enfouis en moi, mais je ne vais pas trop spoiler 😉 C’est de cette façon que je me suis retrouvée à la faculté, à commencer une licence en Sciences de la Vie et de la Terre, où j’ai étudié pendant un an plusieurs disciplines, notamment la biologie et la géologie. Cette année de L1 m’a transcendée : j’ai appris tant de choses, j’ai connu plusieurs personnes très intéressantes, et surtout pour la première fois de ma vie, je me suis sentie à ma place.

Je dois avouer que je n’aurais jamais pu faire cette reprise d’études tant que j’étais dans la relation toxique que j’ai évoquée par endroits sur ce blog. Vous qui avez déjà croisé le chemin d’un pervers narcissique, vous savez que ce dernier ne supporte pas qu’on soit meilleur(e) que lui, et donc qu’on le surpasse. Dans mon cas, étudier à l’université aurait été le plus grand des affronts, lui qui voulait que je travaille afin de ramener de l’argent, et de préférence dans un domaine qui ne me permettait pas de m’épanouir, donc certainement pas un choix conscient mais un choix par défaut. Or, c’était impossible pour moi de vivre plus longtemps dans le mensonge : j’avais ma vie à vivre, j’étais pleine d’ambition mais je ne le savais pas tant que j’étais avec lui, je ne l’ai compris qu’après coup. L’ironie, c’est que je me suis longtemps crue sans aucune ambition, surtout quand il était dans ma vie.

Les vampires nous volent notre lumière et nous rendent ternes, alors même que nous sommes des êtres lumineux. Mais ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

Après cet aparté – j’ai toujours cette fâcheuse manie à digresser lorsque je fais un récit, que ce soit à l’oral ou à l’écrit, j’espère que vous suivez – revenons donc en L1 Sciences de la Vie et de la Terre. Une révélation, ou plutôt un retour à ce que j’ai toujours voulu étudier. L’université est vite devenue presque comme une seconde maison pour moi, tellement je m’y sentais bien. J’ai eu un parcours chaotique au lycée où j’ai obtenu mon Bac Scientifique mention miracle (autrement dit, sur le fil du rasoir), mais les seuls cours qui me motivaient à l’époque étaient les SVT et l’espagnol LV2 (parce que c’est une belle langue, très agréable à mon oreille). Alors cinq ans plus tard, quand je me suis retrouvée sur les bancs des amphis de la fac, avec leurs tags sur les tables et l’ambiance si particulière typique des universités françaises, je me suis très vite prise de passion pour ce que j’apprenais. Parce qu’il se trouve que j’adore apprendre, toujours plus apprendre, c’est quelque chose qui me stimule et me passionne. Les cours magistraux, les travaux pratiques en laboratoire et les sorties sur le terrain m’ont beaucoup appris. Cela dit, je pense que c’est en sortie terrain que j’ai le plus appris sur moi-même, car au second semestre de L1, j’ai fait beaucoup de journées à chercher des cailloux et à marcher dans les forêts, sur les collines et dans les massifs. Ça n’a pas toujours été facile car j’y ai vite rencontré mes limites physiques, avec mes jambes qui ne me portaient plus des masses et ma respiration qui devenait trop rapide. J’ai compris après avoir vu certains médecins que je faisais de l’asthme d’effort, que mes poumons ne sont pas comme ceux de la moyenne des gens et que mes muscles sont ainsi moins oxygénés, donc que j’ai vite mal aux jambes si je force trop. Alors pour suivre lors des randonnées, j’ai dû m’adapter et ralentir la cadence, quitte à arriver après tout le monde. Nous n’avons pas tous les mêmes capacités physiques, c’est ainsi, il faut l’accepter. Un jour que je montais une pente, essoufflée, l’un de mes profs de géologie m’avait dit : « Ça ne sert à rien que tu prennes de la ventoline, l’idée c’est que tu marches plus lentement et tu verras, tu respireras mieux. ». J’ai essayé de suivre son conseil, et je l’ai vite remercié car en effet, je respirais et marchais mieux en montant plus lentement. Aujourd’hui, à chaque randonnée ou marche que je fais, je suis encore son conseil.

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Par la suite, en deuxième année de licence, j’ai compris qu’il fallait que je change de parcours car la géologie, c’était décidément trop de maths et de physique, beaucoup de chiffres et d’équations à maîtriser et je n’y arrivais pas, dû à mes lacunes du lycée et à mon esprit qui n’avait plus envie de faire de maths. C’est alors qu’à côté de la licence Sciences de la Terre (Géologie), il existe aussi la licence Sciences de la Vie (Ecologie), et c’est donc là que j’ai continué ma L2, sans trop savoir dans quoi j’allais. Mais mon intuition a été bonne : dès lors, j’ai compris que je voulais étudier l’écologie et apporter ma pierre à l’édifice. Parce qu’on ne va pas se voiler la face, la planète va mal et il y a clairement du travail dans ce domaine … notre génération est celle de la prise de conscience de ce qu’ont fait nos parents et surtout nos grands-parents, nos ancêtres plus lointains. Le monde est ce qu’il est, on ne peut pas refaire le passé, mais à ce jour nous devons changer nos habitudes de vie, afin d’essayer de préserver un peu plus la Terre et ses ressources. Mais tout cela, c’est surtout une histoire d’humilité, nous devons rester humble devant la nature et savoir rester à notre place. Voilà, j’ai toujours eu ce respect de la nature depuis toute petite, et ce n’est pas par hasard si je travaille aujourd’hui dans ce domaine. Alors en L2 puis en L3, j’ai continué mon cursus en Ecologie, toujours de plus en plus passionnée par ce que je faisais. J’ai eu des cours dans des disciplines diverses : Ecologie, Biologie animale, Biologie végétale, Géologie, Reproduction animale, Reproduction végétale, Biochimie, Biophysique … Mais aussi de la botanique, de la phytosociologie et de l’ornithologie. J’ai tout aimé plus ou moins, à part peut-être les cours de Métabolisme qui étaient paradoxalement indigestes avec les formules moléculaires qui prenaient une demi-page. Mais bon, tout cela a été passionnant, dans cette belle ville où j’étudiais. Je pense que le stage de terrain qui m’a réellement appris à dépasser mes limites a été celui en fin de L3, effectué dans la deuxième plus grande forêt de France. Mes trois amies et moi, nous travaillions en groupe pour ce stage sur quatre jours, avec à la clé un rapport écrit de 25 pages à rendre et un oral présenté avec un diaporama. Le sujet, c’était les interactions entre le sol et la végétation, les deux sphères qui me plaisent le plus d’étudier je l’avoue, à côté bien sûr des roches. Il a fallu parcourir une ligne imaginaire d’un kilomètre à partir d’une carte IGN, délimiter des quadrats (carrés de 20 m x 20 m), le tout avec sur le chemin des ronces, une bonne descente boueuse donc bien glissante, des dolines, de la pluie et un orage. Autant dire que par moments, ce stage de terrain a pris des airs de Koh Lanta, surtout que pour la première fois nous étions lâchés dans la nature entre étudiants, sans enseignant pour nous montrer le chemin. Je remercie Google Maps qui nous a bien plus aidées que la boussole en plastique. Enfin, tout cela pour dire que ces jours-là, j’ai appris à dépasser mes limites.

Des fois, dans la vie, l’idée est de sortir de sa zone de confort.

En parallèle de tout cela, en L3, il a fallu que comme une bonne moitié de mes camarades de promo, je cherche un master auquel postuler ensuite … Parce que depuis 2016, la sélection sur dossier a lieu avant la première année de master, et non plus entre la première et la deuxième année de master comme auparavant. Cette réforme a fait beaucoup de bruit, beaucoup de mécontents qui ne voulaient pas changer cet usage. Mais sincèrement, je pense que c’est peut-être plus logique comme ça … Parce que faire un M1 et ne pas avoir sa place en M2, ça devait être d’autant plus frustrant. Bref, au printemps 2018, j’ai eu une période de doutes et de questionnements, je ne savais pas si je faisais bien de viser un master dans une autre région, et pourtant je sentais bien que j’avais envie de voyage, de nouveauté … Au final, d’ici le mois de juin, j’ai postulé à plusieurs masters en écologie, dont certains dans le sud de la France. Le premier master à m’avoir acceptée a été l’un de ceux-là, alors après une courte réflexion et des doutes quant au fait de traverser la France, j’ai accepté à mon tour et me suis inscrite à cette université.

Peut-être que des fois, dans la vie, il faut simplement oser vivre ses rêves, et abaisser les barrières que l’on avait auparavant érigées.

Forcément, je pense que là, à la rentrée de septembre 2018, je suis devenue encore plus actrice de ma vie que je ne l’étais déjà avant (depuis 2015). Aller étudier l’écologie dans le sud de la France, ça signifiait laisser ma famille, mes amis, mon petit ami, mes habitudes, ma région natale derrière moi, au moins pendant deux ans. Mais je savais que le jeu en valait la chandelle, alors j’ai fait ce choix. A vrai dire, cela faisait plusieurs années, après plusieurs étés où j’étais partie en vacances dans le sud de la France, que cette région m’attirait inexorablement. Alors à mes yeux, étudier l’écologie et avoir des sorties terrain dans de tels écosystèmes, cela a été une opportunité à saisir. A force d’y voyager, cet environnement m’a de plus en plus vendu du rêve, et maintenant que j’y suis, je me sens une fois de plus à ma place. Dans la région où je me trouve, les gens d’ici ont le cœur sur la main et prennent les problèmes de la vie avec plus de philosophie que les gens de ma région natale. Concernant les cours que je suis en master, j’ai en moi cette passion et ces rêves qui ne cessent de me suivre chaque jour, de me rendre un peu plus déterminée aussi. Je ne dis pas que je ne doute jamais, évidemment tout ne peut pas être évident tous les jours, parfois on s’arrête et on se retrouve dans le brouillard. Mais lorsque la passion est là, elle ne nous quitte pas, elle est là comme une bête sauvage qui nous pousse à faire toujours mieux.

Alors oui, dans le domaine professionnel, depuis le début de ce blog, j’ai de toute évidence beaucoup progressé. L’année qui a suivi la séparation avec celui qui a été mon premier petit ami, je m’étais demandée si ce projet de reprise d’études en licence, ce n’était pas une revanche vis-à-vis de lui, pour lui montrer que j’étais plus forte encore qu’il ne le pensait. Mais en fait, trois années et demi après, je peux clairement répondre que non, qu’il s’agit plutôt d’une revanche sur la vie et que c’est à moi-même que je voulais prouver que je suis plus forte que je ne l’ai toujours pensé. Depuis enfant, on m’a toujours regardée bizarrement et fait penser que j’étais inadaptée à la société. Adolescente, le système scolaire du lycée m’a fait sombrer un peu plus. Certaines personnes comme des instit’ et des profs m’ont même dit que je n’irais pas loin dans la vie. Au final, aujourd’hui je suis déjà à Bac+4 et je ne compte pas m’arrêter là, parce qu’à l’université je me sens à ma place, entourée de gens qui comme moi réfléchissent et se posent des questions. Alors oui, on peut parler de revanche sur la vie et sur les gens qui n’ont pas cru en moi. Mais avant tout, c’est pour moi que je fais tout ça, parce que je ne sais pas faire autrement pour être heureuse que de devenir une femme épanouie et de vivre ma vie avec passion.

En parallèle de tout cela, sur le plan personnel, j’ai aussi beaucoup avancé. Je sais aujourd’hui un peu mieux qui je suis, et encore aujourd’hui je continue la thérapie que j’ai commencée fin 2014. Mais outre les rendez-vous avec les psychologues, entre temps je travaille sur moi-même et je réfléchis toujours beaucoup. Je suis ainsi faite, et j’ai fini par l’accepter : je ne suis pas comme la plupart des gens, mais avec une intelligence et une hypersensibilité bien plus exacerbées que la moyenne. Bien sûr, en disant cela, je me dis que je peux paraître prétentieuse, mais je me base sur des faits et c’est ainsi. Comme je l’avais déjà écrit sur ce blog par rapport à l’étiquette « pervers(e) narcissique », je n’aime pas trop essayer de faire rentrer les individus dans des cases bien nommées, y compris moi-même. Pourtant, je me rends bien compte que je me reconnais dans les écrits concernant le haut potentiel, la (sur)douance, les zèbres, appelez cela comme vous le voulez. Depuis mon enfance, je suis ainsi faite de telle façon que je passe souvent pour une extra-terrestre, tout le monde me dit que je suis bizarre, encore mes amis aujourd’hui. Avant, combien de fois cela m’a blessée d’entendre que j’étais bizarre … Aujourd’hui, je prends cette remarque comme un compliment.

Le tout, c’est de nous accepter tels que nous sommes, nos qualités comme nos défauts, afin de les assumer. Et c’est un travail de longue haleine, qui ne se fait pas en une journée. Il faut courir, marcher, tomber, se relever et recommencer, ne rien lâcher.

Un autre argument en lien avec le thème que j’ai beaucoup abordé sur ce blog par le passé, la perversion narcissique, c’est que les personnes à haut potentiel se retrouvent souvent dans des relations toxiques avec des personnes perverses narcissiques. C’est un constat que j’ai fait au fil de mes lectures à ce sujet, des nombreux témoignages que j’ai pu lire. L’intelligence de la personne à haut potentiel fascine et intrigue, alors si celle-ci a tendance à trop s’oublier dans ses relations au point de faire passer les autres avant elle-même, cela en fait une proie de choix pour un(e) pervers(e) narcissique. Ce(tte) dernier (ère) n’étant qu’une pâle copie qui a détourné toute son intelligence au service de sa perversion, lui servant ainsi à manipuler les autres à outrance. Alors oui, cela ne m’étonne pas d’être tombée sur un pervers narcissique manipulateur dès le début de ma vie amoureuse. Il a suffi qu’il me fasse miroiter certains rêves que j’avais, et au final le masque est vite tombé, une fois que j’étais acquise. La suite, on la connaît.

Fort heureusement, je peux vous dire qu’on n’est pas fatalement une victime à vie. On peut sortir du rôle de victime, et avoir ensuite des relations plus apaisées, plus harmonieuses. Dans mon cas, je parle notamment des relations amoureuses vu que c’est mon vécu concernant la perversion narcissique, mais cela peut se produire dans d’autres types de relations (amicales, professionnelles, familiales …). A vrai dire, après la séparation, je me suis fait la promesse de ne plus jamais me laisser manipuler à ce point, de ne plus rien accepter qui me blesserait et me ferait autant de mal. J’ai dû réfléchir à ce que je ne voulais plus dans une relation amoureuse, j’en avais même fait une liste écrite précise. Et aussi, ce que je voulais dans une relation amoureuse : du respect, de la compréhension, de l’empathie, de la considération, de l’amour, de l’affection, de la douceur, de l’aventure. Toutes ces choses essentielles et simples, mais qu’un(e) pervers(e) narcissique est incapable de donner, trop centré(e) sur lui(elle)-même et préoccupé(e) à ne jamais perdre la face devant les autres. Mais rappelez-vous que les limites, c’est nous qui les posons, alors il ne tient qu’à nous … Les cartes sont entre nos mains.

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Proverbe tiré du livre Le Petit Prince – Antoine de Saint-Saint-Exupéry (une lecture que je vous conseille fortement)

Après la relation avec celui qui a été mon premier petit ami et qui avait tout du pervers narcissique, je suis donc restée célibataire durant environ un an, avec la solitude en tant que choix pour me réparer. J’ai ensuite eu d’autres relations, s’améliorant au fil du temps. La première a été assez rapide, c’était un jeune homme qui m’a montré que je pouvais encore plaire et que j’avais un pouvoir de séduction que je n’avais jamais vraiment réalisé avec mon premier petit ami. Ensuite, six mois de célibat plus tard, j’ai fini par vivre une relation avec un autre jeune homme durant deux ans. Avec lui, rien d’un pn, il m’a montré ce que c’est que d’être aimée pour ce qu’on est, et surtout ce qu’est une relation constructive. Parce que pour la première fois de ma vie, j’ai réellement construit une relation avec lui, avec des hauts et des bas bien sûr (sinon, je serais encore avec lui à ce jour), mais aussi avec du partage, du romantisme sincère, de la considération. Et surtout, j’étais en couple avec un jeune homme intelligent, capable d’évolution et de remise en question, honnête et loyal – toutes ces qualités qu’un pn n’a pas. A ce jour, je vis en effet une relation avec un autre homme. Je ne vais pas chercher à le définir ici tout simplement pour préserver un peu de mystère ; mais tout ce que je peux dire, c’est que je me sens respectée, considérée, aimée par lui. Et que j’ai trouvé avec lui tout cela à la fois : respect, compréhension, empathie, considération, amour, affection, douceur, aventure.

Pour la première fois de ma vie, un homme me regarde comme une femme forte et sûre d’elle, capable de faire beaucoup de choses par elle-même, et non plus comme une petite chose fragile qu’il faut sans cesse assister. Mais cela, c’est aussi dû à mon état d’esprit et au fait que je suis devenue un peu plus femme qu’avant. Je vous assure, on attire vraiment les personnes qui nous correspondent à un instant t de notre vie, comme par un jeu de miroirs. Ainsi, si on est perdu(e) et blessé(e), on a plus de chances de tomber sur une personne malveillante et manipulatrice ; alors que si on est déterminé(e) et qu’on assume ce que nous sommes, on aura tendance à rencontrer une personne bienveillante et forte.

Cet article fait peut-être un peu racontage de vie, mais mon intention était celle-ci : montrer que même après avoir été mis(e) à terre par une relation toxique, avec un(e) pervers(e) narcissique ou tout(e) autre manipulateur(-trice), on peut clairement aller de l’avant et soulever des montagnes, si on le décide. Il suffit de le vouloir et d’y croire, surtout croire en soi et en ses rêves, et surtout oser vivre ses rêves même les plus intimes. Qu’il s’agisse d’un domaine ou d’un autre. La vie est pleine de surprises, et on ne sait jamais ce qu’elle nous réserve.

La vie, c’est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur lequel on va tomber.

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J’espère avoir transmis au moins un message d’espoir, qui cadre tout-à-fait avec l’idée de lumière que je souhaitais dès le début véhiculer sur ce blog.

N’hésitez pas à écrire ce que vous inspirent les divers thèmes abordés dans cet article, pourquoi pas faire une discussion dans les commentaires.

Poème – un iceberg à la place du coeur

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Bonsoir à tous,

Cela fait depuis fin mars que je n’ai pas posté un article, mais je voulais partager avec vous ce soir un poème qui m’a été adressé en commentaire par Doris Anielle, sur mon article Métaphore – un iceberg à la place du coeur, car j’ai trouvé ce poème tellement poignant et authentique. Le titre pourrait être tout simplement « La lumière effraie les vampires », parce que c’est mon blog et son nom qui ont inspiré l’auteur 🙂 Je vous laisse le découvrir.

 

Dans ce cœur de glace
Il n’y a guère d’espace
Même la chaleur
Ne fait fondre ce cœur

Entouré d’une carapace
Aucun rayon ne passe
Au travers de cette armure
N’émane que froidure

Seule la lumière
Me met en colère
Car elle dévoile
Le mystère de ma toile

A l’intérieur des épines
A coups de piques fines
Je mets dans ma poche
Celui qui m’approche

Je me nourris
Des talents d’autrui
Je pompe la substance
De toutes ses essences

Je les épuise
Je les utilise
Je m’entoure d’une cour
Qui très vite accourt

Dès que je claque du doigt
Elle répond à mes desiderata
Et avec effroi
Se prosterne devant moi

Car oui je fais peur
Je suis un tueur
Et ils le savent
Tous ceux qui en bavent

Quand ils sont presque morts
J’en redemande encore
Je cherche du sang frais
Qui me sert d’engrais

Une troupe neuve
A laquelle je m’abreuve
Je la vampirise
Jusqu’à ce qu’elle s’épuise

Et ainsi de suite
Car ils prennent la fuite
La seule thérapie
A mon alchimie

Mais quand vient La Lumière
Je ne suis que misère
Elle fait fondre mon cœur
Et c’est là que je meurs

Que reste t il alors ?
Peut être un peu d’or
Celui que j’ai puisé
Chez ceux que j’ai trompés

Un morceau de pierre
Dont je suis peu fier
Et plein d’excuses
Avec lesquelles je ruse

Peut être mon savoir
Et tous mes « faire valoir »
Qui ne me servent à rien
Devant ce Rai divin

En fait je ne suis rien
Qu’un patchwork de liens
Qui j’espère me pardonne
Avant que mon heure ne sonne

Métaphore – un iceberg à la place du coeur

 

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Chers lecteurs,

Je m’adresse directement à vous car je vois que vous êtes de plus en plus nombreux à visiter, lire, commenter et suivre mon blog. Cela me touche car je me dis que mes écrits servent à quelque chose, à d’autres personnes que moi. J’ai une petite dizaine de commentaires en attente que je vais valider, parce que vous êtes plusieurs à avoir pris le temps de m’écrire en réaction à l’un de mes articles. Même il y a un an quasiment jour pour jour quand j’ai créé ce blog, je ne pensais pas qu’il susciterait tout cet intérêt. Je vais avoir du mal de répondre à tous, de sûr vos commentaires seront très bientôt publiés, en tout cas je vous lirai et ferai de mon mieux. J’ai pris un peu de retard – et de recul – en cette période bien remplie pour moi, mais malgré ça, La lumière effraie les vampires continue d’exister. Merci à vous 🙂

Après plusieurs mois d’absence, je reviens dans mon espace personnel pour me lancer sur le chemin d’une nouvelle réflexion. Je ne sais pas encore de quoi mon article sera fait, tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il va évoquer … un iceberg. Oui, c’est fou pour commencer, un iceberg. J’aime bien l’idée car elle est complètement farfelue, mais elle m’inspire. C’est une amie qui m’a soufflé cette idée, je cite mes sources sans citer son nom, elle se reconnaîtra si un jour elle passe par là. Ça sert aussi à ça, les ami(e)s, à nous donner des raisons de réfléchir, des sources d’inspiration 😉

Je ne vais pas vous parler du réchauffement climatique et de l’élévation du niveau marin, bien que ce soit un problème d’actualité et une réalité qui avance un peu plus au cours du temps. Les icebergs et les calottes glaciaires fondent, oui, mais mon blog n’a pas une vocation scientifique, alors je préfère me taire que d’écrire des bêtises, je reste dans les domaines que je maîtrise un minimum.

Et bien, tout simplement, à moi, un iceberg évoque la froideur émotionnelle, l’absence d’empathie, le néant de sensibilité … tiens, on reconnaît là, la description d’un personnage que l’on connaît bien, le fameux vampire qui est effrayé par la lumière. Et bien, je peux vous dire qu’il y a des pervers narcissiques, mais à mon avis il y a tout d’abord plusieurs degrés de perversion, de perversité. Ensuite, il y a fort probablement des manipulateurs qui sont à la fois narcissiques et pervers, mais sans être structurellement pervers. Vous trouvez que je fais trop de distinctions ou que mon raisonnement est un peu trop complexe ? J’admets que ce n’est pas évident car la théorie paraît figée, alors que la réalité est toute autre, bien plus alambiquée et subjective. Il y a beaucoup de nuances dans la personnalité d’un homme ou d’une femme. La perversité par exemple, peut être une nuance, et ne sera pas toute la structure psychologique de l’individu avec la perversion, mais simplement un moyen, une attitude plus ou moins omniprésente. Il y a aussi des personnes qui n’ont tout simplement pas de limites ni de respect pour les autres, donc cela leur permet de transgresser les limites et de jouer avec les gens, sans aucun remord.

Iceberg (anglais iceberg, du norvégien ijsberg) : nm. Bloc de glace de grande taille flottant à la surface de la mer.

Voilà ce qu’est un iceberg, je suppose que vous savez tous et toutes ce que c’est, alors vous vous demandez où je veux en venir parce que je ne vous apprends rien … et bien, il y a des hommes (et des femmes) qui ont littéralement un iceberg à la place du cœur. J’en ai fait la triste expérience, ça on s’en doute vu ma page A propos, ainsi que tout ce que je peux écrire dans mes articles. On sent le vécu et c’est bien pour ça que je peux parler de ce que j’ai appris à mes dépends, mais heureusement pour moi. Même la plus foireuse des histoires de cœur peut nous apprendre bien plus sur nous-mêmes, ne désespérez pas, il y a toujours une leçon à tirer de nos erreurs.

Si vous êtes arrivé(e) sur mon blog, il y a de fortes chances pour que vous avez côtoyé quelqu’un dont le cœur est soit fait de glace, soit situé bien bas (tout comme le cerveau, situé lui aussi en-dessous de la ceinture). Chez les pn et autres manipulateurs, narcissiques, que j’ai coutume maintenant de nommer les « sans c……… », c’est une caractéristique innée. C’est admirable ce vide dans leur regard, ce ton monotone dans la voix, ce néant dans leurs émotions, cette absence totale d’empathie et de sentiments pour les autres. Je réalise que j’ai employé le mot « admirable », qui souligne une évidente fascination morbide pour ces individus. A mon avis, si on a déjà été sous emprise pendant une durée prolongée, il y a presque à coup sûr cette fascination morbide qui nous pousse à comprendre … pourquoi, toujours cette question « pourquoi est-il/elle comme ça ? ». Je ne le sais que trop bien, étant moi-même de celles qui veulent tout comprendre, tout expliquer, ne lâchent pas avant d’avoir un semblant d’explication. Alors la fascination morbide, je connais. Pourtant, je ne peux que dire encore et encore, que la seule solution, c’est de naviguer avec son bateau le plus loin possible de l’iceberg, pour éviter le naufrage.

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Avez-vous remarqué, lorsqu’il/elle vous prend dans ses bras, comme son étreinte semble glaciale, alors même que la chaleur de sa peau vous enivre ? Ce paradoxe est l’un des nombreux qui subsistent dans une relation sur fond d’emprise. Parce que celui qui a un iceberg à la place du cœur, est juste dénué de toute chaleur humaine. La chaleur de ses baisers n’y change rien. Il a ce côté même pas humain.

Combien d’entre nous ont tout tenté, au point de s’épuiser, pour tailler ce bloc de glace massif, dans l’espoir fou d’en faire un diamant ? Ou au moins, tenté de le faire fondre un peu, rien qu’un peu ? Nous sommes assez nombreux entre vous et moi,  bien souvent c’est le défi, l’enjeu inconscient d’une relation avec un homme (ou une femme) qui a un iceberg à la place du cœur. On tente de l’animer, de lui faire ressentir des émotions qu’il n’a pas, ou plutôt qu’il/elle a choisi d’enfouir tout au fond de lui/elle. Combien de fois je me suis retrouvée face à ce mur dressé là devant moi, entre lui et moi, m’empêchant d’accéder à son être authentique, puisque ce dernier est censuré, bâillonné, par choix. Son choix. C’est leur choix, je vous assure qu’ils/elles le choisissent et bien souvent par PEUR, peur de souffrir.

L’empathie, c’est dangereux.

J’ai demandé à l’un de ces individus pourquoi il n’avait pas d’empathie. C’est cette réponse qu’il m’a donnée, avec un sourire mais le plus grand sérieux. Parce que pour lui/elle, c’est dangereux d’ouvrir son cœur aux autres. Une fois que cette parole est dite, tout est dit. A défaut de trouver quelqu’un de loyal et respectueux, à défaut de trouver l’homme idéal, je peux me servir des manipulateurs comme sujets d’étude pour mon blog (mouais, c’est ironique) … ou au moins, apprendre encore et encore des choses sur moi-même. Le pire, c’est que ça marche. Mais encore une fois, il faut fuir, fuir, très loin. Un manipulateur, pn ou pas, fera toujours en sorte de nous mettre à terre, nous mettre à taire. Au fil du temps, nous devenons de plus en plus l’ombre de nous-mêmes, nous n’arrivons plus à mettre en ordre nos idées devant lui/elle, la confusion mentale s’installe. On dit qu’il faut fuir le plus tôt possible, c’est la seule issue.

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Et puis, il y a la partie émergée de l’iceberg … et la partie immergée. Nous savons tous que la partie émergée est celle qui se voit, elle est toute petite à côté de ce qui ne se voit pas. C’est ainsi que les « sans c……….. » (pardonnez-moi l’expression) avancent masqués. En public, ils seront au choix volubiles, sociables, timides, renfermés, charismatiques … Sauf que derrière ce masque, dans l’intimité, il y aura la domination, l’emprise, la méchanceté gratuite & la perversité, les monologues, les moqueries. C’est ce double visage, la partie immergée de l’iceberg est celle qui ne se voit pas au premier abord. J’ai souvent remarqué qu’il faut bien, plus ou moins, deux ou trois mois pour démasquer un manipulateur. Même si souvent, si on est (hyper)lucide, on s’en doute dès les premières semaines. L’intuition qui nous supplie de nous éloigner de lui/elle, le corps qui s’exprime à travers des maux pour remplacer trop de mots enfouis, l’angoisse qui grimpe en flèche avant de le/la rejoindre … ces signes ne trompent pas.

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T’es le numéro 1
Moi juste un détail dans ta liste
T’es nul et tu vaux rien
Mais je suis une idéaliste

 

Ma peine au fond d’une fiole
Puisqu’on ne sera plus ensemble
Si fiers qu’on s’abandonne
C’est fou ce qu’on se ressemble
On ne se reverra pas
T’aimes tant te faire du mal
L’amour c’est comme ça
Tout ne tient qu’aux détails

Alors j’écoute du Miles Davis
Et le temps passe
On s’inflige des supplices
Puis on se lasse

 

[…] Envolés les espoirs et nos cœurs défoncés

J’espère que tu vas souffrir
Et que tu vas mal dormir
Pendant ce temps j’vais écrire
Pour demain l’avenir (pour demain l’avenir)
Pour demain l’avenir (pour demain l’avenir)

Partie seule dans la rue
Je cherche mon chemin
Je n’le trouve plus
Il me paraît bien loin
Je t’ai oublié, tu n’me fais plus rien
Et je pars voyager en pensant à demain

 

Et vous, que vous évoque cet iceberg ?

Vœux pour les fêtes, et un peu plus quand même

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A tous les lecteurs du blog,

Je vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année, j’espère que noël a été synonyme de beaux moments en famille, entre amis, et de même pour le réveillon de nouvel an qui se profile.

Pour l’instant nous n’avons pas vraiment de neige, et c’est bien dommage. Mais ça n’empêche pas de continuer notre chemin de vie.  Accepter la météo chaque jour, car nous ne pouvons pas la changer, c’est aussi une preuve de sagesse et d’humilité.

Je vous remercie d’être de plus en plus nombreux à porter de l’intérêt à mes écrits. Le nombre de mentions j’aime sur la page Facebook (146 à ce jour) et les commentaires que je reçois le montrent bien. Je sais que je peux aider certaines personnes à se sentir moins seules, soutenues dans un vécu difficile ; et en même temps, je sais très bien que la notion de perversion narcissique reste complexe à définir. Les connaissances actuelles en psychologie restent sans doute limitées, alors probablement qu’il y a plusieurs degrés de perversion. Peut-être aussi que les personnes que nous étiquetons « pn » ont une personnalité très difficile à cerner. Dans la vraie vie, les choses ne sont pas aussi simples que dans la théorie, il y a bien des nuances à apporter. Je vous invite donc à utiliser ce terme avec parcimonie, avec beaucoup de prudence. Surtout que cette habitude à vouloir faire rentrer à tout prix les gens dans des cases, ne nous aide pas forcément sur le long terme. Au début oui, c’est un soulagement de comprendre que nous ne pouvons plus rien attendre de positif de cette personne. Mais après, il faut se recentrer sur nous-mêmes, bien comprendre que nous avons eu aussi notre rôle à jouer dans ce mélodrame pervers. Les torts sont toujours partagés.

Même moi, je ne cherche plus à savoir si j’ai bien eu affaire à un pn ou pas. Sincèrement, ce n’est pas la problématique qui m’intéresse pour avancer dans la vie. D’autant plus que cette période est bien loin derrière moi, j’ai tant à faire et à construire que je n’ai pas le temps de m’en préoccuper. Tout ce que je sais, c’est que le passé est ce qu’il est, ou plutôt ce qu’il a été, avec ses journées ensoleillées et ses tempêtes, mais ce n’est pas la peine de ressasser inlassablement. Ne retenons que le positif, et servons-nous du négatif pour avancer 🙂

Tout ça pour vous dire, et c’est un conseil bienveillant que je peux donner après un certain temps … Ne vous focalisez pas sur cet homme ou cette femme. Acceptez ce qu’il/elle est car vous ne pouvez rien y changer. Ne gardez pas cette lourde rancœur en vous, laissez-la peu à peu s’envoler. Mais surtout, surtout, pensez à vous. Apprenez à vous écouter, à vous comprendre. Ne vous jugez pas, ne soyez pas dur(e) avec vous-même. Acceptez de faire parfois des erreurs, qui au final n’en sont pas car elles vous auront appris quelque chose. Dites-vous bien que dans la vie, ce n’est pas la peine d’avoir des regrets, car si à un moment donné vous avez pris une décision, c’est bien ce que vouliez à l’époque.

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… l’essentiel, c’est d’être juste avec soi-même et avec les autres, quoiqu’il arrive. Si vous prononcez une parole blessante et que vous pensez avoir fait du mal, alors allez vous excuser auprès de la personne concernée. Mais si vous pensez avoir été juste, alors ne le regrettez pas. Vous vous sentirez bien de toute façon, si vous avez su respecter l’autre et ses limites.

Voilà ce que je voulais partager avec vous en cette période de fêtes, c’est un cadeau simple mais essentiel. C’est avec nous-même que nous passons le plus de temps, donc autant être un ami pour soi-même 😉

L’heure du bilan, après avoir vu les quatre saisons défiler une fois

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Cela fait un petit moment que je n’ai pas écrit pour La lumière effraie les vampires, depuis le mois d’août. Mais aujourd’hui, en manque d’écriture probablement, je reprends mon clavier pour continuer un peu plus loin sur le chemin parcouru via ce blog 🙂

Avant de laisser les mots se former spontanément, je veux tout d’abord remercier tous ceux qui passent ici et parcourent mes articles, silencieusement pour la plupart, mais aussi ceux qui laissent une trace de leur passage. Les commentaires sont encore assez rares, c’est sûrement parce que j’écris peu souvent et que vous n’êtes pas sûrs que je vais vous lire et publier votre réaction. Mais si vous en doutez, sachez que je vérifie mon blog régulièrement, et que je publie tous les commentaires constructifs et intéressants. De plus, je réponds aux commentaires que je publie ; à commentaire pertinent, réponse pertinente 😉 Bien sûr, j’ai eu un ou deux commentaires complètement tordus et hors sujet ; si vous jouez dans la cour de l’école maternelle et si vous avez du temps à perdre dans votre vie, sachez que moi je n’en ai pas, ainsi je ne salirai pas mon blog avec des commentaires-torchons.

Exemples de commentaires pertinents : « Super cet article, j’ai appris quelque chose en le lisant. », ou encore toute remarque ou question constructive, intelligente et intelligible (pour illustration : tous les commentaires actuellement validés sur le blog). Bref, tant qu’il y a une intention d’échange, de partage, de discussion, d’intérêt pour le sujet abordé dans l’article. Même si c’est court (une ligne), même si c’est long (plus de vingt lignes), je publierai votre commentaire et y répondrai dès que le temps me le permet 🙂

Exemple de commentaire inintelligible et tordu (j’ai réellement reçu ce commentaire et je n’ai toujours pas compris ^^) : « Je suis un PN. Je suis heureux de ma vie et heureux de donner des conseils à des paumés qui se la jouent. Que dois-je faire pour que ces paumés évoluent et voient l’intérêt de mes commentaires ? ». Là, je ne publie pas, surtout qu’on sent une pointe de méchanceté peut-être perverse derrière ce commentaire.

Mais je suis surtout très contente de voir que ces deux derniers mois où je n’ai pas publié, plusieurs personnes ont suivi mon blog en s’abonnant via leur adresse mail, ou aussi en aimant la page Facebook du blog qui a maintenant dépassé les 100 mentions j’aime. Idem pour les partages des articles du blog sur Facebook, il y en a eu pas mal et c’est très encourageant. Cela signifie que ceux qui se sont abonnés, d’une façon ou d’une autre, ont envie d’avoir des nouvelles et d’être prévenus lorsqu’un nouvel article paraît sur le blog. Et ça, c’est vraiment une belle récompense. Au même titre que le nombre de vues par article, qui montre l’intérêt plus ou moins grand porté sur les différents articles.

Voilà, c’est comme dans la vraie vie ; tant que vous vous intéressez à ce que j’écris, que votre intérêt soit motivé par de bonnes ou de mauvaises raisons, je suis contente, vous permettez à mon blog d’être mieux connu et plus lu. Sans en être toujours conscients, vous véhiculez le message que je souhaite faire passer à travers La lumière effraie les vampires. Si vous pensez que mes articles sont bêtes et exagérés, vous les partagez peut-être pour en rire avec vos proches qui eux, rient peut-être avec vous mais au fond, retiennent mes idées comme étant valables. Ces idées peuvent rester dans leur inconscient, faire leur chemin lentement dans leur esprit, et un jour ils n’en riront plus. Même pour les quelques rares personnes critiquant ce que je suis et ce que je dis, nous savons tous que la jalousie et l’envie en fait persifler plus d’un(e). Et moi ça me fait rire 🙂 La personne qui voudrait me savoir plus bas que terre, est obligée de se persuader que je suis au fond du gouffre pour se sentir supérieure et pouvoir se regarder dans le miroir. En même temps, ces gens-là, ça fonctionne toujours pareil : rabaisser les autres pour « soulager » leur conscience, se maintenir dans le déni, et ne pas balayer devant leur porte. C’est triste, mais je ne peux rien pour eux. Je suis là pour les personnes empathiques et sincères, pas pour les autres.

Peut-être aussi qu’en ce 31 octobre 2015 (heure où j’écris), c’est un peu l’heure du bilan pour moi. Jusqu’à maintenant, j’étais mal à l’aise avec le fait de parler de choses trop personnelles ici. A présent, je m’en fiche, tout en préservant mes informations personnelles, je me sens plus libre de m’exprimer librement, sans entrave. Je m’en fiche royalement que la personne concernée puisse lire ce que j’écris, me concernant je n’ai rien à cacher, je n’ai pas honte et j’assume tout ce que je peux dire. On n’est plus dans la cour de récré de l’école maternelle (enfin, pour ma part), les moqueries et les critiques me passent au-dessus de la tête et les médisances ridiculisent celui/celle qui les profère. D’ailleurs, comme je l’ai déjà dit sûrement plus d’une fois dans mes articles, les personnes critiquant maladivement les autres ont avant tout un problème avec elles-mêmes, un problème d’image et/ou de personnalité.

Un jour, quelqu’un m’a dit que pour être plus en paix avec soi-même, il faut revoir défiler toutes les saisons au moins une fois, donc pendant un an. Je crois que c’était une très sage parole.

10407107_1493008790923840_8083327293586321212_nL’heure du bilan, car voilà presque un an que je me suis sortie d’une histoire bien compliquée et tortueuse. Non sans séquelles et blessures, cela n’a pas été un chemin facile de se libérer de cette emprise bien ancrée. Puis finalement, le temps, les mois passent, et on réalise qu’on n’est pas seul(e). Qu’il y a beaucoup de belles personnes autour de nous qui sont là pour nous tendre la main ; que les tordus, les manipulateurs et autres pn ne sont pas la majorité. On en croise un parfois au détour d’un chemin, mais après avoir fait les frais de la manipulation durant des mois, des années, je peux vous assurer qu’on voit venir les autres tordus du même genre. Et même, on ne supporte plus les cons en tout genre, les narcissiques, les prétentieux, les mythomanes, ces menteurs maladifs, les hypocrites, les beaux parleurs, les paranoïaques, les donneurs de leçons … etc. Ce genre d’attitude nous exaspère, et on sent tout de suite à qui on a affaire.

Reportage sur Alain Souchon et Laurent Voulzy, tourné cette année et passé récemment sur les chaînes de la TNT.

Mireille Dumas – Et vous, Alain, vous vous trouvez beau ?

Alain Souchon – Oh, non, pas tellement, je ne me suis jamais trouvé très beau … d’ailleurs, vous savez, il n’y a que les idiots qui se trouvent beaux.

Moi je dis que je suis d’accord avec Alain Souchon. Il évoquait vraiment des personnes prétentieuses en tout cas, c’est bien ce que j’ai compris à travers sa phrase.

L’heure du bilan, un an après avoir emprunté le chemin de la reconstruction, un chemin qui s’est révélé surprenant et stimulant. Je sais que je vais encore apprendre bien des choses sur moi-même et sur la vie. Ma soif d’apprendre est intarissable, c’est bien là ma richesse.

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La plus grande satisfaction qu’on peut ressentir après avoir vécu une relation destructrice avec un tordu quelconque (pn ou autre), c’est de parvenir à rire du passé et de l’attitude pathétique de l’autre. Je pense que c’est une bonne revanche sur la vie, pour ma part ça a été un premier pas vers la liberté. Je peux maintenant dire que je ne prends plus rien au sérieux concernant cette période de ma vie. Ainsi, il n’y a plus aucune gravité ni dans le passé, ni dans le présent, ni dans le futur, seulement de la légèreté au final.

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Je ne peux pas m’empêcher de mettre cette image, je la trouve par-faite.

  • Aussi, je ne peux pas écrire cet article sans évoquer Scarlett, ma voisine de blog. Elle, elle emploie le terme de « consœur » et moi je dis « voisine », pour moi c’est similaire 🙂 Je comprends à 200% le succès de son blog Le pervers narcissique, très dense en informations sur le sujet, et illuminé par l’empathie et la capacité de synthèse de Scarlett. Il faut souligner qu’après être partie de cette relation toxique, c’est à Scarlett que je me suis confiée en premier, sans avoir peur d’être jugée et en sachant qu’elle me croirait. Oui, car bien souvent, quand on raconte les anecdotes et les faits liés à une personne ayant tous les traits d’un pn, nos récits paraissent tellement gros pour quelqu’un d’extérieur, qu’on se demande si on va être pris(e) au sérieux. Quelqu’un n’ayant pas connu de pn à titre personnel, a souvent du mal à se mettre à notre place et à imaginer ce qu’on raconte. Parce que certaines scènes vécues relèvent de la science-fiction 😉 Et bien Scarlett m’a permis d’enfin oser m’exprimer, parler, écrire, témoigner de mon histoire. Après 4 ans de silence, j’ai ainsi pu me libérer de mes chaînes invisibles mais bien attachées. Comme quoi, le fait d’être écoutée et crue par d’autres est vraiment primordial. Merci encore, Scarlett, pour ton aide et ton écoute. N’hésitez pas à aller lire les articles de son blog, il y en a pas mal, tous sont écrits avec beaucoup de cœur et de précision. Sans oublier l’empathie, ce qui nous distingue de façon flagrante des pervers narcissiques 😉

Edit – Je fais toujours de nombreuses éditions à chaque fois que je publie un article ^^ – J’aimerais aussi citer dans cet article, deux autres personnes que j’ai connues via WordPress, deux autres voisines de blog en fait.

  • Tout d’abord, Séraphine qui elle aussi, a créé son blog après une relation compliquée, un peu comme moi. Nos histoires sont toutes différentes bien sûr, mais il y a ces similitudes troublantes entre les faits que nous avons vécus. Les personnes ayant tout du profil pervers narcissique, sont réellement toutes semblables ; les mêmes attitudes qui reviennent, le même type de paroles, les mêmes stratégies de manipulation, la même façon de penser bien alambiquée … etc. De plus, je trouve que Séraphine a un certain talent pour l’écriture, donc je vous conseille d’aller lire son blog : http://callmeseraphine.wordpress.com/ . Merci encore Séraphine pour tes évocations de mes articles sur ton blog 🙂
  • Puis, Elisabeth qui elle, tient un blog depuis sûrement bien plus longtemps que nous toutes. Un blog magnifique, sur lequel on a l’impression de se promener sur un chemin parfumé de senteurs paisibles. C’est grâce aux jolis textes qu’elle publie régulièrement, toujours emplis de philosophie et invitant à la rêverie. Voilà le lien de son blog, vous pouvez aussi y faire un tour : http://tarotpsychologique.wordpress.com/ . Merci encore Elisabeth pour tes commentaires et tes encouragements 🙂

D’ailleurs, concernant le terme de pervers narcissique, au début je l’utilisais beaucoup pour parler de celui qui a été mon petit ami. Cela dit, au fil du temps, je l’utilise moins et très peu aujourd’hui, avec beaucoup de parcimonie. Pour la simple et bonne raison que je ne veux pas risquer d’amalgamer ce terme, et que lorsque parfois je parle de mon passé, je n’ai pas besoin de dire « mon ex est un pervers narcissique » pour être crédible. Les gens comprennent très bien eux-mêmes la personnalité de l’homme ou de la femme qu’on évoque, sans avoir besoin de lui coller l’étiquette « pn » sur le front. C’est assez évident que machin ou truc est un manipulateur ou une manipulatrice, lorsqu’on raconte une anecdote tout en restant bien factuel(le). Ainsi, c’est essentiel de rester dans les faits objectifs, tels qu’ils se sont déroulés. D’ailleurs, je n’ai pas l’habitude d’ajouter des fioritures pour faire plus spectaculaire, la réalité me suffit. Seuls les menteurs ont besoin d’en faire des tonnes pour espérer redorer un peu leur ego bien torturé.

Evidemment, il y a d’autres personnes que j’ai rencontrées à cause de – mais aussi grâce à – cette histoire tordue. C’est un mal pour un bien, parce que quoiqu’il en soit, je pense sincèrement qu’il ne faut pas rester seul(e) avec la honte, le doute, la peur, la culpabilité. Mais au contraire, il faut extérioriser ces émotions et ces pensées, quitte à beaucoup écrire si on n’arrive pas à en parler à quelqu’un en face à face. C’est à mon sens le seul moyen d’avancer, de déposer tout le poison émotionnel que le vampire nous a inoculé auparavant, pour pouvoir continuer à marcher avec moins de poids sur les épaules. Imaginez que vous êtes dans une montgolfière, et que pour parvenir à prendre de l’altitude, il faut que vous lâchiez du lest. Avec les émotions négatives, c’est la même chose.

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Montgolfière de ballons dans le film Là-Haut.

Enfin, la plus belle victoire, je pense que c’est le jour où on arrive à se sentir en paix. Tout d’abord, en paix avec soi-même. Puis, en paix vis-à-vis de notre passé. Enfin, en paix vis-à-vis de cet autre qui nous a tant blessé, volontairement ou involontairement parfois. Après avoir absorbé de la violence verbale, psychologique, des moqueries sous couvert d’humour, des critiques, de la dévalorisation, de la méchanceté gratuite, des insultes, des mensonges, de la manipulation … etc ; le plus beau, c’est d’arriver à passer au-delà de tout ça. C’est ce qu’on appelle la résilience, telle « la capacité pour un corps, un organisme, une organisation ou un système quelconque à retrouver ses propriétés initiales après une altération » (source : Wikipédia). Cette notion de résilience est développée dans le domaine de la psychologie, où elle est définie comme « un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression et se reconstruire. » (source : Wikipédia). Parfois, on parle aussi de sublimation, à l’image de la glace solide qui devient gaz sans passer par l’état liquide.

Et le mieux, dans tout ça, c’est quand on n’a plus aucune rancœur, plus aucune colère, plus aucune haine pour la personne qui nous a blessé(e) voire détruit(e). Parce qu’avec des ruines, on peut reconstruire un village. Rien n’est impossible si on le veut avec le cœur. Ce que l’on voit est une question de point de vue.

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C’est ainsi que je peux même ressentir de la reconnaissance envers cet homme qui m’a blessée, parce qu’il m’a permis de grandir, de devenir moi-même. Bien sûr, pas de façon directe, mais de façon indirecte. Il m’a sûrement bien plus fait réfléchir sur moi-même que n’importe qui d’autre dans ma vie. C’est étrange de dire cela d’une personne dont la perversité et la manipulation constituent la philosophie de vie, mais oui cette histoire n’était pas inutile, bien au contraire. C’est pour cette raison que je ne regrette rien et que j’assume le passé. Je le vois parfois comme un morveux sournois doublé d’un gamin paumé, concernant ses intentions c’est dur à dire, je ne suis pas dans sa tête pour le savoir, mais je sais qu’il est ainsi et que je l’accepte. Cela fait bien longtemps que j’ai renoncé à avoir un échange authentique avec lui, car en 4 ans je lui ai laissé cette chance, mais il n’a jamais été capable de la saisir. Je n’en ressens plus le besoin aujourd’hui car je suis tournée vers l’avenir. Puis j’ai vécu tout ce que j’avais à vivre avec lui, je n’ai aucun regret ni aucun remord.

Je suis tout de même comme un roseau, qui plie mais ne rompt pas, empathique sûrement, mais ferme, intransigeante, obstinée.

Je pense malgré tout ça, qu’il m’a enseigné une grande leçon de vie, qui ne peut pas vraiment se résumer avec des mots. Peut-être l’âge de la maturité, la fin de l’adolescence, de l’innocence, la fin des illusions aussi, le début de la clairvoyance et de la sagesse, enfin. Il m’a fait réaliser qu’il existait des personnes réellement toxiques, portant en elles beaucoup, beaucoup de violence et de rancœur. Il m’a aussi fait comprendre beaucoup de choses sur moi-même, en soulignant mon intelligence, mes capacités intellectuelles, ma façon de voir le monde. Lui critiquait souvent tout ça, sauf parfois, il m’a dit un jour « Tu as une grande intelligence, mais comme moi, tu l’utilises mal. » ; et à l’époque, il avait raison. Depuis, j’ai pu travailler sur ce point. Des petites phrases comme celles-là m’ont parfois permis de me comprendre, sous les coups assénés par les mots acérés comme des couteaux. Je ne pense pas que son intention était que je m’épanouisse vu son comportement, mais contre son gré, c’est ce qu’il s’est passé au final, lorsque je suis partie. Je ne lui en veux même pas, car je vois comme il est empêtré dans ses mécanismes pervers déformant toute la réalité. Ce n’est pas grave, c’est dommage pour lui, mais moi ça ne m’empêchera pas de dormir. J’ai de l’empathie, beaucoup d’empathie, mais je la réserve pour les gens qui la méritent.

Par ailleurs, je n’ai pas besoin d’être méchante ou cynique pour me sentir mieux. Bien au contraire, la méchanceté gratuite et l’ironie mal placée sont plutôt des poisons émotionnels pour ceux qui les portent en eux et tentent de les transmettre à autrui. Je préfère faire la place à de beaux sentiments et à un état d’esprit positif, tels que la paix intérieure, la sagesse, l’humilité, l’écoute de moi-même et des autres. Les fruits de la sagesse sont bien meilleurs que ceux de la rancœur.

Voilà, c’est ainsi que s’écrit un article lorsqu’on a plein d’idées en même temps, une grande inspiration, et qu’on veut tout écrire pour que tout soit là. J’espère – et je pense – être compréhensible, je fais toujours l’effort de me relire pour ne pas laisser de fautes d’orthographe ou de zones d’ombre dans la syntaxe. Je sais aujourd’hui que je vois le monde avec peut-être plus de lucidité, plus de sensibilité, que la plupart des gens. C’est cela, cette sensation d’être en décalage avec les autres que j’ai toujours eue. Je comprends mieux aujourd’hui, et à présent ça ne me pose plus de problèmes dans ma vie de tous les jours. Ou alors, très peu de problèmes. Le tout, c’est de ne plus jamais laisser quiconque nous définir. Et je le réussis bien, car de plus en plus, je ne laisse plus les autres me juger injustement.

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Et vous, avez-vous appris quelque chose de vous-même au cours d’une relation passée ?

Laurent Voulzy, il était temps de publier une de ses chansons sur mon blog ❤ et aussi son ami Alain Souchon. Deux chanteurs ayant du talent, je les apprécie beaucoup. Vous savez maintenant que je suis une grande admiratrice de Laurent Voulzy.

Le courage d’être soi, une charte de bien-être avec soi-même

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Etre seul(e), c’est avant tout écouter, s’écouter, entendre, s’entendre, accepter le silence et le calme qui nous entourent. Choisir sa solitude, c’est tout l’inverse d’être dépendant(e) de quelqu’un, des autres. C’est devenir plus disponible à soi-même et aux autres, pouvoir s’offrir et leur offrir bien plus d’attention. C’est avoir de nouveaux trésors à donner, et pas seulement de l’angoisse, de la peur, du doute, du vent.

Ces derniers temps, je lisais trois ouvrages différents de l’auteur Jacques Salomé, que je vous conseille de lire car ils permettent une réflexion pertinente sur soi-même.

Dans ce dernier livre, j’ai trouvé un petit chapitre qui mérite d’être partagé ici. Il en faut du courage pour être soi, et peut-être déjà pour achever la lecture de ce livre. Je pense que tout le monde n’a pas le courage de se regarder en face, de se regarder dans le miroir en prenant conscience de ce qu’il est, et non pas de ce qu’il paraît.

Il y en a qui vivent uniquement dans les apparences, qui gaspillent leur temps à peaufiner leur image … fausse image ornée d’hypocrisie. A les écouter, le bonheur serait proportionnel à la somme d’argent gagnée chaque mois ! (en tout cas, quelqu’un m’a exposé cette idée absurde en long, en large et en travers). On les voit parfois, les matérialistes superficiels ; ils paradent avec « une femme objet qui présente bien » (Jean-Jacques Goldman – Les choses), des enfants, des animaux tout autant objetisés, un smartphone dernier cri, une grosse voiture rutilante … etc. Plus la voiture est imposante, plus ils sont contents. Ils se sentent supérieurs aux piétons et à ceux qui ont une vieille voiture. Ils s’inquiètent plus de l’état de leur voiture que de la santé de leur femme (et c’est bien souvent le cas).

Puis si on creuse derrière les apparences, finalement, on se retrouve face à un vide béant, un néant abyssal. Dans les cas les plus pathologiques, on parle de « puits sans fond » pour ces personnes. Alors il n’y a rien à envier à un puits sans fond.

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En plus, le gazon artificiel ne croît pas, il stagne, inchangé et terne.

Ainsi, il faut déjà avoir atteint un niveau de conscience, d’humilité et d’authenticité suffisant, pour oser regarder nos blessures et nos failles anciennes. Pour ceux/celles qui en ont le courage, voilà le texte rédigé par Jacques Salomé sous forme d’une charte, présent dans son ouvrage Le courage d’être soi. Je l’ai trouvée vraiment éloquente et intéressante.

Charte de bien-être avec soi-même, ou comment accepter d’être un meilleur compagnon pour soi-même

1) Je peux découvrir à tout âge que je suis partie prenante et co-auteur de tout ce qui m’arrive.

2) Je peux apprendre à n’entretenir ni accusation sur l’autre ni auto-accusation pour tout ce qui surgit dans ma vie.

3) S’il me vient de l’autre, des autres, de l’environnement, un événement, une parole ou un acte qui me fait violence, je peux nommer mon ressenti et remettre chez l’autre ce qui lui appartient quand ce qu’il m’a envoyé n’est pas bon pour moi.

4) Quand me vient de l’autre, des autres ou de l’environnement un événement, un acte ou une parole que je peux accueillir comme un cadeau ou une gratification, il m’appartient de le recevoir et de lui donner un prolongement en moi. Ma liberté intérieure en sera d’autant plus agrandie, mes ressources confortées et mes énergies ressourcées et amplifiées. Ma responsabilité en sera de rayonner et de contribuer ainsi à nourrir de plus d’amour l’espace de ma vie.

5) Chaque fois que je prends le risque de me positionner, de m’affirmer en me respectant, je prends le risque de me différencier. Ce faisant, je peux heurter des sensibilités, contrarier des croyances et ne pas obtenir l’approbation ou l’aval de mon entourage. Je peux apprendre à cohabiter avec ma solitude.

6) En osant des demandes directes et ouvertes, j’accepte aussi de ne pas contrôler la réponse de l’autre. Je prends donc le risque et la liberté d’accueillir cette réponse, qu’elle soit positive ou négative.

7) En passant du réactionnel au relationnel, j’agrandis les possibles de l’échange.

8) En m’appuyant sur quelques outils susceptibles de favoriser la communication (écharpe, visualisation, symbolisation) et en appliquant quelques règles d’hygiène relationnelle, je me rends plus cohérent et plus consistant pour développer des relations créatives. Je nourris ainsi la vivance de ma vie.

9) J’agrandis et je développe mon autonomie et ma liberté chaque fois que j’apprends à prendre soin de mes besoins, de mes désirs ou de mes sentiments sans les faire peser sur l’autre.

10) Quand je ne confonds plus culpabilité, culpabilisation (venant de l’autre) et autoculpabilisation, j’inscris un meilleur ancrage dans la réalité et je propose aussi une référence moins parasitée, moins encombrée et moins projective à l’autre.

11) Ma capacité à rester centré dépendra de ma rigueur à ne pas me laisser polluer par des relations énergétivores. Elle sera aussi fonction de mon ouverture à accueillir les relations énergétigènes.

12) Si j’accepte de découvrir que tout changement personnel a un prix à payer en termes d’exigences, de rigueur, de renoncements, de distanciation ou de ruptures nécessaires, je vais me relier plus profondément au divin qui est en moi et confirmer la dimension spirituelle qui m’habite.

« La pire des solitudes n’est pas d’être seul mais d’être un compagnon … épouvantable pour soi-même. »

 ♥ Et vous, que pensez-vous de ces douze points ? Le(s)quel(s) fait/font le plus écho en vous ? En appliquez-vous déjà certains ?

Le mélodrame pervers, acte II : danse au milieu d’un champ de ruines, puis la libération

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Il y a des jours où l’on éprouve le besoin de s’arrêter un petit instant au bord du chemin de notre existence. S’arrêter pour se retourner, et voir le chemin parcouru. Faire une sorte de rétrospective, un bilan.

Je m’adresse souvent à ceux qui ont connu l’aliénation et l’emprise, la dépendance et l’humiliation. Parce que je vous comprends, et que je souhaite partager mon expérience et ma vision des choses. J’ai appris, et j’apprendrai encore, alors cet apprentissage j’aime le mettre à disposition ici dans cet espace virtuel que tout le monde peut lire s’il le souhaite. Nous vivons mieux sans le passé qui pèse sur nos épaules, c’est certain. Nous nous sentons ainsi plus léger(e), d’autant plus quand une partie de notre passé est franchement plus sombre que lumineuse.

Mais le paradoxe dans tout ça, c’est qu’on ne peut pas tellement vivre en reniant totalement notre passé. C’est ce que j’ai constaté. J’ai connu des personnes qui vivaient, mais de façon superficielle, tout en faisant comme si tout leur passé n’avait jamais existé, comme s’ils ne s’en souvenaient plus, comme si leur mémoire avait tout effacé. Bien sûr, ces gens-là ne sont pas bien dans leur peau, comme on dit ils ont un « problème avec eux-mêmes ». Peut-être que ce déni dans lequel ils se murent est la seule protection qu’ils ont trouvée pour fuir ce qui leur paraît insupportable. Peut-être est-ce cela qui les protège et à la fois leur nuit, les entraîne à gaspiller leur vie et celle des autres qui ont le malheur de les approcher. Je pense particulièrement aux manipulateurs, aux mythomanes maladifs, aux pervers, vous l’aurez compris. Par instants, je me demande toujours pourquoi ces gens-là se compliquent autant la vie, finalement ? Pourquoi avancent-ils avec ce filtre édulcoré et artificiel devant les yeux et devant le cœur ? Cela reste pour moi un certain mystère en partie élucidé.

Quand on a connu quelqu’un comme ça, nous ne pouvons pas nous arrêter dans notre vie pendant trop longtemps pour tenter de le/la comprendre. Il y a un moment où l’on sait qu’il faut baisser les bras, qu’il faut nous recentrer sur nous-mêmes. Surtout, surtout, arrêter de s’imposer cette présence si néfaste qui nous fait plonger dans les abysses. Nous n’avons un jour plus de mots à adresser à lui/elle, nous savons qu’un énième échange sera vain, comme tous les autres qu’il y a eu avant.

Alors, on revit, on se sent plus vivant(e) dans cette solitude bienfaisante et réparatrice, en tout cas je l’espère. Pour ma part, c’est le cas. Ce qui n’empêche pas que certains jours, il reste encore un goût amer, fugace et éphémère heureusement, vis-à-vis du passé. Se reconstruire après une relation où il y a eu des violences, est un long chemin sur lequel il faut marcher à notre rythme, avec confiance et sérénité. Cela dit, nos expériences et relations passées ont forcément une influence sur notre façon d’être, nos agissements et notre façon de penser. Quand on a été la cible d’un pervers narcissique ou autre profil manipulateur, nous ne serons plus jamais le/la même. Nous évoluons, et heureusement. Si nous avançons authentiquement, nous ne pourrons plus jamais accepter l’inacceptable que nous avons accepté auparavant.

Pourtant, il y a quand même des flash-back qui perdurent un peu dans le temps. Soit à l’état d’éveil, soit dans nos rêves et cauchemars pendant le sommeil. Notre inconscient est là pour nous rappeler et traiter des informations qu’on a plus ou moins volontairement reléguées en arrière-plan.

Ces derniers jours, j’étais en voiture et j’ai entendu une chanson à la radio qui m’a très vite inspirée. Je n’écoute pas de la musique tous les jours, mais quand une chanson me passionne, je pourrais l’écouter et en parler beaucoup. J’ai toujours ce besoin d’analyser ce qui m’intéresse, décortiquer tous les faits qui m’arrivent, je suis comme ça. Et je ne laisserai plus personne tenter de me changer, d’ailleurs.

Voilà donc la chanson en question, parce que vous devez vous demander de laquelle je souhaite parler. Vous verrez que si je l’ai choisie, ce n’est pas par hasard. J’ai bien distingué les paroles et fait quelques recherches sur Google pour m’assurer qu’elle parlait bien de ce à quoi je pensais, qu’elle faisait bien écho en moi pour les bonnes raisons.

Cœur de Pirate – Oublie-moi

On défie l’ennui, du monde à nos grès
Le soleil s’éteint sur nos destins
On court à l’échec, à perdre au pire
J’ai cru que tu m’aimerais pour un temps

Mais laisse-moi tomber, laisse-nous tomber
Laisse la nuit trembler en moi
Laisse-moi tomber, laisse-nous tomber
Cette fois

Et oublie-moi
Parcours ces flots, efface mes pas
Car c’est le temps, c’est le temps
Qui nous guidera

J’ai vu tes peurs
Se cacher près de notre passé
Et laisse-moi seule, laisse-moi loin de tes côtés
De tes côtés

De nuit on vit
Sur cette lune on danse
C’est à ces moments qu’on sent nos vies
La verve qu’on avait reste dans les fonds
D’un fleuve qu’on n’atteindra plus jamais

Et laisse-moi tomber, laisse-nous tomber
Laisse la nuit trembler en moi
Et laisse-moi tomber, laisse-nous tomber
Cette fois

Et oublie-moi
Parcours ces flots, efface mes pas
Car c’est le temps, c’est le temps
Qui nous guidera

J’ai vu tes peurs
Se cacher près de notre passé
Et laisse-moi seule, laisse-moi loin de tes côtés
De tes côtés

Laisse la nuit trembler en moi
Laisse la nuit trembler en moi
Laisse-nous tomber pour cette fois

Et oublie-moi
Parcours ces flots, efface mes pas
Car c’est le temps, c’est le temps
Qui nous guidera

J’ai vu tes peurs
Se cacher près de notre passé
Et laisse-moi seule, laisse-moi loin de tes côtés
De tes côtés

Le clip de cette chanson est lui aussi très intéressant, cela dit il faut ressentir toutes les subtilités : l’atmosphère, le lieu, la danse, les ombres et les lumières, les temps d’arrêt … etc.

L’atmosphère générale est assez sombre, mystique, passionnelle, teintée de désespoir, sauf un peu avant la fin où on entrevoit l’espoir et la lumière.

Le décor dans des ruines avec des endroits envahis par les flammes est éloquent, et peut faire penser au cadre d’une relation destructrice. Le feu peut aussi bien évoquer l’ardeur de la passion que la destructivité, tandis que les ruines peuvent évoquer le tableau d’une vie brisée.

7da514b136ssiqueLe rythme de la danse est clairement effréné, entrecoupé de quelques temps d’arrêt. Les deux danseurs sont souvent très proches l’un de l’autre, en situation d’interdépendance. Certains gestes sont assez énergiques, comme à partir de 2:04 ; Cœur de Pirate se débat et essaie de se défaire de l’emprise, alors l’homme s’éloigne d’elle, mais elle finit par courir après lui. A certains moments, l’un cherche à s’éloigner de l’autre, mais l’autre le rattrape.

Quand j’ai écouté cette chanson pour la première fois, j’ai trouvé que le refrain avec l’injonction « Laisse-moi tomber, laisse-nous tomber … » était assez déconcertante. Puis en écoutant mieux, j’ai compris le sens de la chanson.

Les paroles sont éloquentes, en particulier les phrases suivantes :

  • « On court à l’échec, à perdre au pire » ; conscience d’être dans une relation impossible et vouée à l’échec.
  • « J’ai cru que tu m’aimerais pour un temps » ; espoir déçu d’une promesse non tenue.
  • « Laisse la nuit trembler en moi » ; évocation d’un certain et probable désespoir (= nuit).
  • « Et oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas » ; demande désespérée d’être oubliée par l’autre, on ressent comme une certaine passivité du personnage féminin qui a bien du mal à se défaire de cette emprise.
  • « J’ai vu tes peurs, se cacher près de notre passé » ; évocation des peurs sûrement réelles du personnage masculin, qui prendraient leur source dans le passé.
  • « C’est à ces moments qu’on sent nos vies » ; cela rejoint l’idée que la passion (au sens plaisir/souffrance) rend une relation plus vivante … l’alternance du chaud et du froid permet effectivement à la relation de fonctionner sur un mode dynamique, mais destructeur. Le froid fait souffrir, mais l’attente du chaud entretient l’illusion d’un bonheur irréel.
  • « La verve qu’on avait reste dans les fonds, d’un fleuve qu’on n’atteindra plus jamais » ; la passion du début s’évapore et ne reviendra pas, tous les espoirs fondés sur cette relation appartiennent au passé.
  • « Et laisse-moi seule, laisse-moi loin de tes côtés » ; demande désespérée et envie de solitude.

Pour ceux/celles qui ont vécu ce genre de relation, vous savez à quoi ressemble la passion et ce qu’elle implique. Elle est de toute façon instable, et fonctionne sur un mode plaisir/souffrance. L’un ne va pas sans l’autre. Le plaisir est tôt ou tard remplacé par la souffrance, et vice versa. Mais le plaisir n’est pas synonyme de bonheur, alors la douleur ressentie a vite fait de prendre le dessus. Le cerveau anesthésie notre organisme pour supporter toujours plus de violences, et c’est le cercle vicieux de l’emprise qui s’installe, selon le scénario du mélodrame pervers (dans le cas d’une relation avec un pervers narcissique, en tout cas).

Une telle relation n’est vraiment qu’un mélodrame pathétique et annihilant. Il n’y a aucune place pour l’amour, le respect, l’authenticité, la confiance … tout cela est bafoué au profit de la manipulation, de l’hypocrisie, du mensonge, de l’opportunisme. Il y a bien sûr les montagnes russes qui pourraient nous faire sentir plus vivant(e), si la destructivité n’était pas si omniprésente. On passe de la plénitude des sommets, aux lugubres ténèbres de l’incertitude.

Alors chacun choisit son chemin, chacun est responsable de ses propres choix, actes, envies, désirs … ainsi que d’une partie de ses relations. Nous pouvons choisir quel type de relation nous voulons vivre, et refuser celles qui nous font du mal. Nous ne sommes prisonniers que de nos croyances et de nos conditionnements, lorsque ceux-ci sont aliénants pour nous-même. D’ailleurs, dans une relation d’emprise, c’est avant tout nos schémas de pensée et d’action qui nous emprisonnent ; puis viennent l’emprise et la manipulation de l’autre. Mais nous pouvons nous en défaire si nous en avons conscience et si nous le voulons. Voilà une des clés pour vivre des relations plus épanouissantes que celles dans lesquelles nous nous sommes laissé(e) faire et laissé(e) détruire, à la fois à notre insu et avec notre accord implicite.

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La solitude en tant que choix : après une relation tumultueuse, un havre de paix

Lonely Mountains

Je reviens après quelques semaines d’absence. J’ai en ce moment tout plein d’idées dans la tête pour de nouveaux articles, le tout c’est de les discipliner et d’en faire un ensemble de mots convenable et pertinent 🙂

Aujourd’hui, j’ai envie de parler de la solitude. Vaste thème que la solitude. Certains la vivent très bien, alors que d’autres la redoutent. Cette idée d’article me vient d’un autre article sur le blog tarot-psychologique que j’ai lu il y a quelques temps, dont voici le lien : Antidote contre l’isolement et l’aliénation.

Tout d’abord, il faut différencier la solitude de l’isolement. Voici la définition de ces deux noms communs et leurs adjectifs respectifs, dans le dictionnaire Hachette 2014 :

Solitude : nf. 1. Fait d’être solitaire. Rechercher la solitude. 2. Sentiment d’être seul moralement.

Solitaire : adj. Qui est seul ; qui aime vivre seul. Humeur solitaire. […] nm. Personne qui reste volontairement à l’écart du monde. […]

Isolement : nm. Etat d’une personne, d’une chose isolée. Vivre dans l’isolement. […]

Isolé(e) : adj. Séparé des choses de même nature. Un arbre isolé. […]

Si on lit entre les lignes de ces définitions, il me semble que fondamentalement, la solitude est un choix, alors que l’isolement est subi. « L’isolement est le côté sombre de la solitude. »

Ainsi, je souhaite plutôt évoquer la solitude, celle qui apaise, celle qui répare, celle qui permet de se recentrer sur soi-même, celle qui est choisie et non pas subie (ce qui reviendrait à l’isolement).

D’autant plus après une relation amoureuse compliquée, je pense que la solitude – dans le sens « célibat » – est une étape essentielle et salvatrice. Cela reste mon point de vue, mais à mon sens, on a tout à gagner d’apprendre à apprécier une solitude choisie et à se sentir bien en sa propre compagnie. C’est un apprentissage assez long et parfois fastidieux, surtout quand la dépendance affective a été notre alliée par défaut pendant des mois, des années. Mais apprendre à être un bon compagnon pour soi-même, n’est-ce-pas là l’occasion de le faire ?

Les ruptures ne sont jamais évidentes à vivre, car elles sont sources de grands bouleversements. Le changement fait peur, la solitude fait peur, le présent et l’avenir font peur … la peur fait peur. On se sent diminué(e), amoindri(e), comme amputé(e) d’une partie de nous, puisque nous nous sommes tellement répété : « Je ne peux pas vivre sans lui/elle, sans lui/elle je ne suis rien, il/elle est toute ma vie … ». Voire, l’autre nous a tellement répété : « Tu ne peux pas vivre sans moi, sans moi tu n’es rien, sans moi tu n’existes pas, personne ne voudra de toi … ». Tant de violence dans ces mots qui nous cassent, nous aliènent, nous enchaînent à un autre dont on ne sait finalement pas grand chose. Alors, on s’oublie soi-même, on s’en remet totalement à l’autre, on lui demande implicitement de nous prendre en charge, de nous sauver, de nous réparer. Lors de la rupture, tous nos idéaux et nos illusions volent en éclat, on se retrouve face à nos manques et face aux manquements de l’autre.

C’est ainsi que certaines personnes ne supportent pas le célibat, et très vite, il faut qu’ils oublient la relation précédente dans une nouvelle relation-pansement et/ou relation-évitement. C’est le cas d’autant d’hommes et de femmes, qui ont tous des personnalités, des caractères et des tempéraments très variés. Ils/elles ne veulent surtout pas se sentir isolé(e)s, alors ils/elles ne passent pas du tout par la case « solitude choisie ». Ils/elles exècrent le silence et la solitude. Ils/elles s’abrutissent dans le tumulte des soirées, dans la lumière tamisée des bars, dans la frénésie de la foule, dans la toute-puissance des sites de rencontre, dans l’hyper-consommation de sexe, de drogue, de cigarettes, de nourriture … etc dans tout ce qui peut combler ce vide sidéral qui les envahit dès qu’ils/elles s’arrêtent quelques minutes. A mon avis, ces personnes-là ne s’aiment pas et ne se respectent pas, et même si elles font tout pour dissimuler ce désamour envers elles-mêmes, cela transparaît dans leur comportement, à leur insu.

Ces hommes et ces femmes ne savent tout simplement pas se suffire à eux-mêmes, ni rester en tête-à-tête avec eux-mêmes. Alors, suite à une rupture, ils sont mal tout au plus quelques jours (et encore), parfois plus. Puis, très vite, sans s’être posé la question « Pourquoi je me sens si dépendant(e) des autres ? », ils partent compulsivement et aveuglément dans une recherche effrénée d’un autre qui deviendra leur nouvelle « moitié », puisqu’ils ne se sentent pas complets seuls.

« Etre la moitié de quelqu’un » 🙂 Images extraites de Titeuf, le film.

Je trouve ces images très intéressantes par rapport au terme « moitié ». Dans le dessin animé, dans l’hypothèse où le père et la mère de Titeuf divorcent et se remarient chacun de leur côté, son meilleur ami Manu dit à Titeuf : « Si tu deviens un demi-frère, peut-être qu’il y aura encore une demi-place pour toi à l’anniversaire de Nadia ? ». Ces images correspondent à l’imagination de Titeuf, qui se voit alors coupé en deux, s’il devient un « demi-frère ».

Pour beaucoup de personnes, dans le couple, l’idée de « moitié » est très répandue. On entend souvent dire « Je cherche ma moitié » ou « J’ai trouvé ma moitié ». Ceux qui emploient ce terme sous-entendent qu’eux-mêmes ne se sentent pas complets, et qu’ils cherchent une autre personne pour les compléter, pour parvenir à la complétude parfaite.

On peut voir dans ce concept une certaine dépendance, bien souvent affective. Dépendance à l’autre, à une image idéalisée de soi-même et de l’autre, à des moments partagés à deux, au miroir de l’autre à qui on impose de nous renvoyer une bonne image de nous-même … etc.

Ce sont souvent ces mêmes personnes qui n’aiment pas la solitude, qui ne la supportent pas, car ce serait pour eux se retrouver en tête-à-tête avec eux-mêmes. Et cela, c’est insupportable pour quiconque ne veut pas faire face à ses blessures, à ses failles, à ses manques, à ses besoins, à ses désirs insatisfaits.

J’ai très souvent parlé des pervers narcissiques sur ce blog, ces grands manipulateurs qui ne vivent que dans le paraître et le mensonge … Il serait un peu aberrant de qualifier ces individus de « dépendants affectifs », puisqu’ils manquent cruellement d’affect, n’ayant pas de profonds sentiments pour les autres. Cependant, un pervers narcissique dépend énormément et presque exclusivement des autres : il ne vit que dans le regard des autres, à qui il impose de lui renvoyer une bonne image de lui.

De plus, je reste persuadée qu’un pervers narcissique accompli ne supporte pas la solitude ni le célibat. Il a un tel besoin d’admiration que même une seule proie ne lui suffit pas, il lui en faut la plupart du temps plusieurs simultanément. Il a un besoin jamais rassasié de nourriture narcissique, qu’il trouve chez ses proches qu’il manipule comme des pantins.

C’est pour toutes ces raisons, parmi d’autres, que le pervers ne sait pas rester seul, célibataire très longtemps. Le pervers narcissique ne tourne pas de page, puisqu’il mélange passé, présent et futur. Après une rupture, il passe en quelques jours, quelques semaines au prochain objet, interchangeable lui aussi, qu’il va rechercher parmi ses ex, dans son passé ou dans de nouvelles rencontres. Cela prouve que le pervers narcissique n’a aucun sentiment pour les autres, ces autres qu’il chosifie, et qu’il est de toute façon coupé de ses émotions et sentiments profonds.

En outre, le pervers narcissique manipulateur fuit désespérément la solitude. Je vous assure qu’au fond, derrière ses grands airs, il est très faible, inconsistant et vide. Il cherche inconsciemment et aveuglément à éviter ce gouffre qui l’habite. Ses failles, ses manques et ses blessures, il les relègue aux oubliettes, en s’appuyant sur la tête des autres pour éviter de se noyer. Tant pis si les autres se noient. C’est ainsi qu’il fonctionne.

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Mais il n’est pas nécessaire d’être un pervers pour fuir son for intérieur ; bien d’autres personnes ayant une toute autre personnalité participent à cet oubli perpétuel de ce qu’elles sont. D’ailleurs, tous et toutes, à un moment de notre vie, nous sommes susceptibles de nous lancer corps et âme dans une relation qui aura pour enjeu inconscient de nous oublier nous-mêmes. Sur le moment, ça soulage de porter toute son attention à un autre que nous. Mais un jour, tôt ou tard, nos failles, nos manques et nos blessures finissent immanquablement par nous rattraper. C’est alors que la solitude, traversée à bon escient, sera un remède efficace, à condition de bien employer ce temps libre, ce temps libéré.

Après une relation et une rupture douloureuses, à quoi bon vouloir se fuir encore et encore, en se lançant à nouveau dans une relation-pansement et/ou relation-évitement au bout de quelques semaines, quelques mois ? Nous sommes alors sûrs, peu importe nos failles, de reproduire une fois de plus le même schéma relationnel toxique et délétère.

Pourquoi ne pas profiter d’une séparation pour se poser les bonnes questions sur soi-même, pour mieux redéfinir nos besoins, nos envies, nos limites, nos désirs ? Avec ou sans l’aide d’un thérapeute, psychologue, psychiatre … bien que l’aide d’un professionnel soit précieuse une fois qu’on a trouvé le bon praticien.

C’est un long chemin semé de merveilles et d’embûches que celui de la connaissance de soi. C’est parfois très difficile de se regarder en face dans un miroir autre que celui tendu par une autre personne « moitié ». Se regarder dans un vrai miroir, dans son propre miroir nous fera voir des choses que l’on n’avait jusqu’alors jamais vues. Ce sera douloureux de découvrir parfois des trésors et des mystères que l’on avait jusqu’alors enfouis tout au fond de nous, bien cachés derrière des apparences pré-fabriquées.

Bien souvent, si nous avons vécu une relation toxique avec un homme (ou une femme) lui-même très toxique pour nous-même et les autres, nous nous accrochons à l’image idéalisée que nous avions bâtie autour de cette relation. Pendant un certain temps, surtout les premiers mois suivant la séparation, nous avons tendance à ne voir que le négatif chez l’autre et tout ce qu’il nous a volé. Nous l’accusons de presque tous nos maux, mais nous sentons instinctivement qu’il y a autre chose ; sauf qu’on ne voit pas de quoi il s’agit, dans un premier temps. Ainsi, beaucoup de relations occupent en réalité la fonction de l’arbre qui cache la forêt.

Cette forêt, elle est en nous, et elle n’attend que d’être explorée, défrichée pour peut-être un peu mieux comprendre nos réactions, nos actes irréfléchis, nos parts de responsabilité.

On voit la paille dans l’œil de son voisin, mais pas la poutre dans le sien. Balayons d’abord devant notre porte, avant de vouloir balayer devant celle des autres 😉

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Pour autant, il faut bien distinguer ce qui est de notre responsabilité et ce qui est de celle de l’autre. Tout ce qui appartient à l’autre, nous devons le lui rendre et ne plus porter ce fardeau sur nos épaules. Il s’agit entre autres de :

  • ses comportements, ses attitudes, ses réactions, ses actes.
  • ses émotions négatives.
  • ses attentes démesurées.
  • son jugement sur nous-même.
  • etc …

Campsite - Yukon Territory, Canada

Ainsi, la solitude est l’occasion de faire la paix avec soi-même, de remettre chaque chose à sa place, de commencer à résoudre le puzzle de notre for intérieur … et tant d’autres choses encore plus terre-à-terre, telles que profiter de sa liberté retrouvée, revoir ses anciens amis qu’on avait perdus de vue, commencer une nouvelle activité qui nous plaît, prendre soin de soi en ayant tout le temps pour le faire … etc.

Dans cet article, vous trouverez quelques conseils plus précis : Trois clés pour s’épanouir, se respecter et éviter les relations toxiques.

Pour achever cet article à propos de la solitude, je pense tout de suite à la chanson de Garou – Seul. Merveilleuse mélodie dont je comprends le sens profond à présent.

Tant de fois j’ai tenté
D’aller toucher les étoiles
Que souvent en tombant
Je m’y suis fait mal

Tant de fois j’ai pensé
Avoir franchi les limites
Mais toujours une femme
M’a remis en orbite

Tant de fois j’ai grimpé
Jusqu’au plus haut des cimes
Que je m’suis retrouvé
Seul au fond de l’abîme
Seul au fond de l’abîme

Celui qui n’a jamais été seul
Au moins une fois dans sa vie
Seul au fond de son lit
Seul au bout de la nuit

Celui qui n’a jamais été seul
Au moins une fois dans sa vie
Peut-il seulement aimer
Peut-il aimer jamais

Tant d’amis sont partis
Du jour au lendemain
Que je sais aujourd’hui
Qu’on peut mourir demain

On a beau tout avoir
L’argent, l’amour, la gloire
Il y a toujours un soir
Où l’on se retrouve seul
Seul au point de départ

Celui qui n’a jamais été seul
Au moins une fois dans sa vie
Seul au fond de son lit
Seul au bout de la nuit

Celui qui n’a jamais été seul
Au moins une fois dans sa vie
Peut-il seulement aimer
Peut-il aimer jamais

Tant de fois j’ai été
Jusqu’au bout de mes rêves
Que je continuerai
Jusqu’à ce que j’en crève
Que je continuerai
Que je continuerai

Celui qui n’a jamais été seul
Au moins une fois dans sa vie
Seul au fond de son lit
Seul au bout de la nuit

Je continuerai
Je continuerai

Peut-il seulement aimer
Jamais, jamais
Peut-il aimer

Voilà une question très pertinente que cette chanson nous pose : « Celui qui n’a jamais été seul, au moins une fois dans sa vie, peut-il seulement aimer, peut-il aimer jamais ? ».

Pour ma part, je pense que sans jamais avoir expérimenté la réelle solitude, non, nous ne pouvons pas aimer de façon profonde et authentique. En règle générale. Mais comment apprécier la présence de l’autre, si nous n’avons pas connu la quiétude de l’absence ?

Qu’on me donne la haine, pour que j’aime l’amour
La solitude aussi pour que j’aime les gens.

Johnny Hallyday – L’envie

Si nous ne nous respectons pas nous-mêmes, nous ne pouvons pas attendre des autres qu’ils nous respectent.
Si nous ne nous aimons pas nous-mêmes, nous ne pouvons pas attendre des autres qu’ils nous aiment.

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Sources des images :

– Fonds d’écran libres de droits.
Titeuf, le film.
– « On voit la paille dans l’oeil de son voisin, mais pas la poutre dans le sien » : http://lordcyfe.canalblog.com/archives/2009/08/24/14830998.html

Le conte de l’amour qui s’était fourvoyé dans le monde des hommes

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Même mal aimé, l’amour peut nous aimer.

Nous ne savons pas d’où viennent les amours. Ces amours nouveaux, qui surgissent en nous, un jour dans notre vie, qui nous illuminent, qui nous habitent parfois durablement et d’autres fois de façon plus éphémère … Ces amours imprévisibles, qui nous révèlent, nous agrandissent ou nous désespèrent … Nous ne savons pas d’où ils viennent, comment ils nous ont choisis pour se révéler à nous.

Ce que je crois, c’est qu’il doit bien exister un coin de l’univers où ces amours se rassemblent, se rencontrent et peuvent partager ensemble l’étonnement, l’émerveillement, l’inouï ou le désespoir de leurs aventures humaines. Un havre, une oasis, peut-être une île, où ils peuvent se régénérer après tout ce qu’on leur a fait subir sur la Terre.

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Il était une fois un amour qui parfois se désespérait mais ne se décourageait jamais. Il aimait les hommes et les femmes de cette étrange planète où les guerres, la violence, la misère, l’injustice faisaient rage depuis des générations.

Il sentait bien qu’il devait y avoir autre chose, derrière cette apparente désespérance. Car il rencontrait aussi l’expression de la beauté, de la créativité, de la tendresse ou de la compassion extraordinaire de certains humains, dans une relation privilégiée à l’autre et, pour quelques autres plus rares, une relation d’amour en réciprocité.

Il s’étonnait de leur foi, il admirait leur courage, il s’enthousiasmait de leur capacité fabuleuse à se reconstruire, à espérer, à s’entraider et à aimer inconditionnellement, passionnément et quelquefois même durablement.

Mais je dois vous le dire, avec une certaine gêne : cet amour-là n’avait eu que des malheurs dans ses rencontres avec les humains. Il s’appelait Vindi, un nom relativement répandu chez les amours.

Déjà au temps de sa jeunesse, dans ses premières aventures terrestres, il avait vécu des choses épouvantables. Vindi était venu se déposer naïvement dans le cœur d’un jeune garçon qu’il avait enflammé pour une jeune fille du même âge. Mais celle-ci avait le cœur déjà tourné vers un autre.

Le garçon amoureux, transporté, illuminé par Vindi avait tenté de la convaincre que personne d’autre au monde ne l’aimerait comme lui. Il s’était accroché à elle, l’avait harcelée de ses déclarations, lui avait écrit durant des mois des mots enflammés, recherchant sa présence sans arrêt, la mettant mal à l’aise par des demandes incessantes. En fait, il lui avait présenté Vindi, son amour, comme un produit de première qualité.

Vous devinez la suite … ce fut l’enfer ! Vindi croyait devenir fou, il se débattait, prisonnier dans le cœur de ce garçon, tentait d’en sortir, de revenir au pays de son enfance, pour demander conseil aux autres amours. Pour savoir comment ils faisaient, eux. Il aurait voulu qu’ils lui apprennent un peu le métier. Que faire quand on habite le cœur de quelqu’un d’un amour pour une (ou pour un) qui ne peut le recevoir ?

Quand, après plusieurs mois de maltraitance, Vindi avait pu se libérer du cœur qui l’emprisonnait en l’imposant à une qui n’en voulait pas, il était reparti, lacéré, épuisé, hagard, vers le pays où les amours se ressourcent.

Là, il avait passé son temps à écouter les autres amours, jeunes ou vieux. Les vieux amours surtout, qui racontaient combien ils avaient rencontré, sur d’autres planètes, des cœurs aimants, qui les avaient accompagnés dans des aventures sublimes, fabuleuses, ensoleillées par des désirs réciproques, vivifiées par des échanges de qualité, qui les avaient portés aux nues dans le partage du plaisir, fêtés dans les émerveillements de l’attente.

Vindi, encouragé, stimulé par ces témoignages, était reparti plus confiant sur la Terre. Mais je n’aurais jamais assez de temps pour vous dire toutes les mésaventures qu’il rencontra dans ses différentes incarnations humaines. Une fois, il s’était déposé par mégarde chez un jaloux, un possessif furieux qui n’admettait pas que sa compagne ait le moindre regard, la moindre attention pour un autre. Une autre fois, il était tombé sur un pervers qui se jouait de lui, pour s’attacher l’amour d’une, afin de mieux la rejeter. Une autre fois ce fut un déprimé qui l’utilisait pour capter l’attention d’une qui, elle-même, passait l’essentiel de sa vie à aller rechercher au fond d’un gouffre d’angoisse ses partenaires préférés. Une autre fois encore, il se déposa chez un homme d’affaires, un redoutable financier, déstabilisé dans un premier temps, mais qui se reprit vite et ne se laissa pas faire ! Il enferma Vindi dans un coffre, au milieu de billets de banque, d’actions et de pièces d’or. Vindi mit plusieurs années à s’évader de cette situation. L’homme d’affaires eut, je crois, un infarctus.

Une fois, une seule fois, il se trouva dans le cœur d’une femme qui rencontra un homme lui-même porté par un amour nouvellement arrivé sur la Terre. Un amour tout neuf, qui ressemblait à ce que Vindi avait été dans sa jeunesse.

Là, Vindi découvrit pour la première fois les possibles d’une vie d’amour. La fête des corps, l’accord des âmes, la complémentarité des sensibilités, la douceur des partages, l’enthousiasme des découvertes communes, la passion de la vie, le secret des instants fragiles comme des perles de rosée. Il put ainsi vivre quelques années une vie d’amour à temps plein.

Mais, vous le savez comme moi, si les amours sont parfois chérissables, les hommes sont toujours périssables … Ce fut elle qui partit la première, laissant l’homme esseulé. Vindi resta quelques années dans le cœur de l’homme, le soutenant, lui insufflant une belle énergie. Et puis, quand le temps vint, il dut repartir vers sa planète d’origine. Après un repos bien mérité, quelques années plus tard, il décida à nouveau de redescendre sur la Terre.

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Il était devenu non pas prudent mais plus attentif, plus exigeant aussi. Il ne s’arrêtait pas chez le premier venu, il choisissait avec beaucoup de soins ses compagnons de vie terrestre. Vindi avait mis longtemps à comprendre qu’il ne suffisait pas de venir se déposer dans le cœur d’un être, encore fallait-il que celui-ci soit capable de l’accueillir, de lui faire une place, de le nourrir, d’établir avec lui une relation d’amour. Oui, disons-le simplement, Vindi avait compris que les amours ont besoin d’amour.

Cela peut vous surprendre ! Moi-même, je l’ai découvert tardivement, à l’automne de ma vie. Les amours qui nous font le cadeau de venir s’incarner en nous ont besoin de soins, de chaleur, de tendresse et de cette qualité essentielle à la vie amoureuse : le respect. Ils viennent à nous, comme Vindi, avec un enthousiasme incroyable, ils réveillent nos sens, irriguent nos pensées, révèlent le meilleur de nous-mêmes et sont à l’origine non seulement de la plupart des grandes œuvres d’art, mais aussi d’actions méconnues qui ont transformé un coin de terre, porté un rêve plus loin de ses possibles ou encore magnifié à jamais la vie d’un humain. Ils sèment l’espoir (ils s’aiment l’espérance) et surtout cette qualité de vie qui se reconnaît au premier coup d’œil chez un être aimant et aimé : l’enchantement d’être.

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Aux dernières nouvelles, je sais que Vindi est reparti dans son pays d’origine, mais tel que je le connais il ne tardera pas à revenir. Alors si l’un ou l’autre d’entre vous se sent capable de l’accueillir, n’hésitez pas, ouvrez-lui votre cœur, tendez-lui vos bras, faites-lui une place dans votre vie. C’est un amour merveilleux, d’un courage extraordinaire, d’une patience infinie, d’un enthousiasme jamais usé.

Si vous établissez avec lui une relation, dites-lui simplement de ma part que je regrette de n’avoir pas su l’aimer comme il le méritait quand j’ai croisé sa route, mais il était encore si jeune et moi si maladroit, à l’époque où nous nous sommes rencontrés !

Extrait de Contes à aimer, contes à s’aimer – Jacques Salomé